Le dérapage du déficit public, qui a atteint 154 milliards d’euros en 2023, soit 5,5 % du PIB, contre 4,8 % en 2022, loin de la limite sacro-sainte des 3 % du Pacte de stabilité européen, est l’occasion d’un débat salutaire sur les finances publiques. Pour justifier sa politique de « rigueur », Gabriel Attal explique que les dépenses publiques sont la cause de ce dérapage. Ce qui est démenti par l’Insee, qui indique qu’en 2023 « les dépenses publiques continuent de reculer et s’établissent à 57,3 % du PIB après 58,8 % en 2022 et 59,6 % en 2021 ».
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En réalité, le problème se situe du côté des recettes publiques, donc de la fiscalité. Bruno Le Maire, qui n’est pas à une contradiction près, a été obligé de reconnaître que le trou des finances publiques provient de l’effondrement des recettes fiscales qu’il attribue au ralentissement de l’activité économique. En fait, les réductions d’impôt décidées par Macron depuis 2017 sont la cause majeure des déficits publics. Celles-ci sont estimées au total à 70 milliards pour 2023, soit près de la moitié du déficit, et elles bénéficient surtout aux ménages les plus riches et aux grandes entreprises.
Macron et son gouvernement refusent pour le moment toute hausse d’impôt. Pourtant, la démonstration est faite que l’effet stimulant sur l’économie des baisses d’impôts – via l’effet de ruissellement – ne fonctionne pas. Cette politique a eu un double effet pervers : elle a asséché les recettes de l’État et a fortement accru les inégalités fiscales, portant atteinte à deux piliers de notre contrat social : le consentement à l’impôt et les services publics.
Un premier impératif est…
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Auteur: Dominique Plihon