Rejeter l'école

Cette semaine, c’est la rentrée des classes ! A rebours de l’éternel marronnier médiatique qui consiste à montrer des enfants ravis de ne plus être en vacances, un lycéen lecteur de lundimatin nous a transmis cette excellente analyse de son expérience d’élève. Depuis l’intérieur, il évoque avec précision et érudition les nouvelles modalités d’isolement, de contrôle, de punition et d’auto-discipline qui trament le quotidien de cette nouvelle génération Parcoursup.

« De la primaire au lycée, déprimé, je me sentais prisonnierParce que les professeurs voulaient toujours me noterPourtant, j’aimais les cours, j’étais différentDe tous ceux qui me disaient : « Soit tu subis, soit tu mets les coups »Moi, je rêvais d’aventure, griffonnais les devanturesJ’attaquais tout ce qui m’était défendu »
Nekfeu – Nique les clones Part. II

On m’avait dit, un certain Michel Foucault je crois, que l’organisation de la prison, de l’école et de la caserne avait des bases communes. Puis plus mon regard se construit et s’emplit de curiosité, plus je remarque que ma propre vie de lycéen ne fait pas exception à ces analyses.

Même si l’école, dans son sens de « système éducatif républicain », peut sembler avoir perdu ses archaïsmes, parce qu’elle préfère développer sa vocation disciplinaire en pliant les esprits plutôt qu’en rompant les corps, il ne faut pas sous-estimer les conséquences des violences qu’on « ne voit pas », car elles laissent tout de même des traces. Il ne faut pourtant pas négliger le caractère presque libérateur de l’école pour certains élèves, car malgré la coercition certaines formes de domination ne s’exercent plus pendant ce temps, comme celles liées à la famille.
Si on reprend les idées qui germent depuis Foucault, on peut dire que l’école pour certains peut sembler être une prison plus confortable qu’une autre. Puis, il y a bien sûr dans l’école la présence d’un lieu commun entre bon nombre d’individus, ce qui en fait aussi un lieu de vie et pas seulement de contrainte. En effet, l’école a parfois des monopoles relationnels notamment sur l’amitié.

Une fois ceci-dit, les remarques sur les appréciations personnelles de chacun peuvent être écartées. Il n’est pas question ici de faire part de sa satisfaction subjective à l’égard d’une institution, mais de l’analyser sous différents angles structurel, observer l’écart entre les attendus et les faits et étudier les conséquences de ces structures. Voilà, donc un témoignage de la part d’un lycéen, membre du MNL et lecteur de…

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Auteur: lundimatin