Relance du nucléaire : il n'y a pas assez de travailleurs bien formés pour construire les nouveaux réacteurs

La relance du nucléaire semble bel et bien partie. C’est en tout cas le souhait de notre président de la République Emmanuel Macron. Il y a un an, à Belfort, il annonçait la construction de six, puis huit nouveaux réacteurs EPR.

Il y a quelques jours, le Parlement a voté une loi simplifiant les démarches administratives nécessaires à la construction de nouveaux réacteurs nucléaires. Et ce 3 février, Emmanuel Macron a réuni un « conseil de politique nucléaire » afin de fixer la feuille de route de cette relance, avec un calendrier de construction des six nouveaux réacteurs EPR – pour entrer en service à partir de 2035 –, un programme pour développer les « petits réacteurs modulaires » (SMR) ainsi que la prolongation des réacteurs existants. 

Problème, il ne répond toujours pas à la question que beaucoup de monde se pose à l’intérieur des centrales : qui construira ces nouveaux réacteurs ? Et dans quelles conditions ?

Des ouvriers toujours moins nombreux

Le projet d’Emmanuel Macron fait penser au « plan Messmer », du nom du Premier ministre qui lança le programme nucléaire civil dans les années 1970, entraînant la construction des 58 réacteurs français actuels. Mais EDF a bien changé. La sous-traitance s’est massifiée et les politiques de réduction des coûts, liée à la mise en concurrence, ont fragilisé la grande entreprise publique. « On a une évolution sociologique majeure au sein d’EDF. Le nombre de personnels travaillant à l’exécution a beaucoup diminué, et le nombre de cadres a beaucoup augmenté », souligne Virginie Neumayer, représentante de la CGT au Comité social et économique central d’EDF-SA.

La situation côté emploi est si critique qu’en avril 2022 une « alerte sociale » a été lancée par la CGT. « Depuis 2014, 8800 emplois ont été supprimés. Le taux de remplacement se dégrade d’année en année, les entrées et sorties ne sont pas en adéquation avec l’évolution de la charge de travail. Le recrutement ne répond pas aux enjeux industriels majeurs, dont le renouvellement du parc à venir et le grand carénage », avertit le syndicat. La CGT s’alarme de la fonte des effectifs à l’exécution, qui inclut les métiers ouvriers et de techniciens, ceux qui sont « sur le terrain » et sont à même d’entretenir et construire des outils de production d’électricité, tels que les centrales nucléaires.

« Aujourd’hui, la plupart des emplois créés à EDF concernent le tertiaire, constate Laurent, agent de…

La suite est à lire sur: basta.media
Auteur: Nolwenn Weiler