Relancer le nucléaire ? Une mauvaise affaire pour le climat

[4/5 — Le nucléaire n’est pas bon pour le climat] Face aux lobbies qui présentent le nucléaire comme LA solution au défi climatique, Reporterre a mené l’enquête. Comment l’atome s’est-il imposé dans le débat public ? Un accident grave est-il possible en France ? La sobriété n’est-elle pas la meilleure solution à l’urgence climatique ?


Quelle est la priorité face au réchauffement climatique ? Réduire très rapidement les émissions de gaz à effet de serre. Et l’enjeu crucial est ici celui du temps dont nous disposons : la France a accepté l’objectif européen de diminuer les émissions de 55 % d’ici 2030 par rapport à 1990. En Europe, elles ont baissé de seulement 22,5 % entre 1990 et 2018 : une nouvelle baisse d’environ 33 % reste donc à réaliser à court terme, d’ici 2030, soit 4,7 % par an… dès maintenant ! Se reposer sur de nouveaux réacteurs dont le premier serait au mieux couplé au réseau en 2037 n’est donc pas une attitude rationnelle. Il faut décider quelle politique peut être effective le plus rapidement possible et à moindre coût, et l’engager vite. Autrement dit, ne pas mettre la charrue avant les bœufs.

Au niveau mondial, le choix énergétique a déjà été opéré par la majorité des pays. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), « les énergies renouvelables jouent les premiers rôles dans tous nos scénarios, le solaire en tête. […] L’énergie solaire photovoltaïque est désormais systématiquement moins chère que les nouvelles centrales électriques au charbon ou au gaz, et les projets solaires offrent désormais une électricité dont le coût est parmi les plus bas jamais vus. Dans le scénario des politiques établies, les énergies renouvelables répondent à 80 % de la croissance de la demande mondiale d’électricité au cours de la prochaine décennie ».

La raison en est simple : les énergies nouvelles, et notamment le solaire, ont connu une progression technique fulgurante, tandis que le nucléaire, dont le coût est à la hausse, s’empêtre dans une technologie datant pour l’essentiel des années 1970.

L’éolien en mer amorce lui aussi un développement rapide : en 2021, la Chine en a installé 16 gigawatts (GW) — l’équivalent de la puissance de huit réacteurs nucléaires —, tandis que l’Allemagne, le Danemark, la Belgique et les Pays-Bas se sont fixés ensemble un objectif de 350 GW d’éolien marin en mer du Nord et en Baltique.

La recommandation du Giec : réduire fortement la demande et développer…

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Auteur: Hervé Kempf Reporterre