Ce 10 octobre se tient à Saint-Brieuc, dans les Côtes-d’Armor, l’assemblée générale constitutive de « la Coop des masques », qui prévoit de relancer la fabrication de masques (chirurgicaux et FFP2) en Bretagne. Lancée en plein confinement par des syndicalistes, cette idée d’entreprise coopérative s’est peu à peu concrétisée. En six mois, les cinq millions d’euros nécessaires au lancement de la production ont été réunis, les machines commandées et les premiers recrutements lancés. Une trentaine de personnes devraient être embauchées dans un premier temps. Un temps qualifiés de « doux rêveurs », les initiateurs du projet sont donc plutôt satisfaits. Mais à quelques kilomètres de l’usine coopérative, une entreprise similaire est en train de se monter, financée par un milliardaire suisse, qui a promis 15 millions d’euros et 150 à 200 emplois…
Une usine de production de masques abandonnée par l’État
L’histoire commence le 26 mars 2020. Nous sommes alors en pleine épidémie de Covid-19. Serge le Quéau, de l’union syndicale Solidaires, fait remonter le scandale d’une fermeture d’usine régionale de production de masques en 2018, faute de soutiens publics et dans l’indifférence générale. « Non seulement le groupe Honeywell, propriétaire de l’usine, a délocalisé sa production de masques en Tunisie et en Chine, non seulement cette firme a bénéficié d’aides publiques considérables et sans contreparties, mais elle a en outre vendu et fait détruire ses machines de fabrication de masques auprès d’un ferrailleur ! », détaille Serge Le Quéau.
Solange, qui a travaillé pendant 30 ans dans l’entreprise, se souvient comme si c’était hier de la destruction de son outil de travail. « Ils ont tout démoli sous nos yeux. C’était vraiment très dur. Ces machines, je les avais vues…
Auteur : Nolwenn Weiler
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