Remarques du ministre des Affaires étrangères Sergey Lavrov, 19 mars 2022. — Sergey Lavrov

Remarques du ministre des Affaires étrangères Sergey Lavrov et réponses aux questions lors de sa rencontre avec les finalistes de la voie internationale dans le cadre du concours de management Dirigeants de Russie, Moscou, 19 mars 2022.

Chers amis,

Je tiens à vous saluer et à vous remercier de continuer à m’inviter, même si je préside le conseil de surveillance. Il est important pour moi de vous voir, d’écouter vos questions et de comprendre ce qui vous préoccupe dans cette période difficile.

Cette réunion a pour toile de fond les événements qui se déroulent actuellement en Ukraine. Le président russe Vladimir Poutine s’est longuement exprimé à plusieurs reprises sur les origines de cette crise. Je tiens à le répéter brièvement : il ne s’agit pas de l’Ukraine. C’est le résultat final d’une politique menée par l’Occident depuis le début des années 1990. Il était clair dès cette époque que la Russie n’allait pas être docile et qu’elle allait avoir son mot à dire dans les affaires internationales. Ce n’est pas parce que la Russie veut être un tyran. La Russie a son histoire, sa tradition, sa propre compréhension de l’histoire de ses peuples et une vision de la manière dont elle peut assurer sa sécurité et ses intérêts dans ce monde.

Cela est devenu évident à la fin des années 1990 et au début des années 2000. L’Occident a tenté à plusieurs reprises de freiner le développement indépendant et autonome de la Russie. C’est plutôt malheureux. Dès le début du ’règne’ du président Vladimir Poutine, au début des années 2000, nous étions ouverts à l’idée de travailler avec l’Occident de diverses manières, voire sous une forme similaire à celle d’une alliance, comme l’a dit le président. Malheureusement, nous n’avons pas été en mesure de le faire. Nous avons suggéré à plusieurs reprises de conclure des traités et de fonder notre sécurité sur l’égalité des droits, rejetant l’idée de renforcer la sécurité de l’un au détriment de l’autre.

Nous n’avons pas non plus été capables de promouvoir la coopération économique. L’Union européenne, qui montrait à l’époque quelques signes d’indépendance dans la prise de décision, est aujourd’hui devenue complètement dépendante de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord et des États-Unis. L’histoire de Nord Stream 2 a été le point culminant de ce changement. Même l’Allemagne, qui a défendu ses intérêts dans le projet jusqu’au bout, a été persuadée que le ’projet…

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Auteur: Sergey Lavrov Le grand soir