Remember the sky : le ciel bleu du 11 septembre… — Luk VERVAET, Nadine ROSA-ROSSO

Si l’on veut s’attaquer au bilan du monde, ne serait-ce pas plutôt l’effondrement du camp socialiste en 1989, suivi immédiatement par les guerres sans fin contre les pays musulmans, à commencer par la première guerre du Golfe en 1991, qui sont le vrai tournant historique ?

Le jour même des attentats du 11 septembre, nous avions lancé un appel « à empêcher le gouvernement américain et les gouvernements alliés d’utiliser ces attaques comme prétexte pour attaquer des pays qui n’ont rien à voir avec ce terrorisme, mais qui ont été en désaccord avec le gouvernement américain en raison de leurs politiques indépendantes, ou de renforcer les mesures anti-démocratiques aux États-Unis et ailleurs. Une telle réaction ne ferait qu’accroître les dangers de la guerre et du fascisme » . (1)

Malgré les manifestations de masse contre la guerre qui se sont étendues au monde en entier, elle a bel et bien eu lieu et ne s’est jamais arrêtée. Depuis cette date-là, on décompte en effet « entre trente-cinq et cinquante conflits armés actifs chaque année, des guerres dans lesquelles la responsabilité des États occidentaux est directement engagée du fait de leurs politiques interventionnistes ».(2)

Ce qui a réellement changé la face du monde après le 11 septembre 2001, ce ne sont pas les attentats, mais la réponse à ces attentats : les guerres interminables, accompagnées d’une explosion du terrorisme, des violences policières, d’une dérive fasciste sécuritaire, du racisme et de l’islamophobie. Ce qui aurait vraiment pu changer la face du monde, c’est que les gouvernements étasuniens successifs, démocrates ou républicains, ne dépensent pas, en vingt ans, « plus de 21 000 milliards de dollars dans leur pays et à l’étranger pour des politiques militaristes ! » (3) Il suffit de quelques instants pour imaginer tout ce qui aurait pu être fait avec ces sommes colossales pour mettre fin à la faim dans le monde ! Ou encore pour venir en aide aux victimes des catastrophes naturelles dues au changement climatique… Mais lors des commémorations, pas un mot sur le contexte politique ou social et encore moins sur les massacres qui les ont suivis, tous commis en notre nom.

L’art de se faire passer pour les victimes

Par extension, nos pays sont aussi présentés comme « victimes » des vagues d‘immigration qui déferlent sur nos frontières. Terrorisme et immigration, deux phénomènes censés semer la peur et menacer « notre civilisation et nos valeurs humanistes ». Sous-entendu que, si…

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Auteur: Luk VERVAET, Nadine ROSA-ROSSO Le grand soir