Remettre l'intersectionnalité sur ses pieds

L’intersectionnalité est un courant de la gauche étasunienne (puis de la gauche occidentale) qui considère, à raison, qu’il faut lutter contre toutes les formes de discrimination sans les opposer les unes aux autres, en les intégrant, au contraire, dans une lutte globale à vocation anticapitaliste. Depuis plusieurs décennies, ce courant est devenu dominant, en concurrence ou en association avec un marxisme considéré comme partiellement obsolète ou révisable.

Face à la radicalisation préfasciste du centre impérialiste en crise, ses activistes ont obtenu depuis quelques années des conquêtes sur le plan idéologique. Il faut reconnaître par exemple une avancée majeure de l’antiracisme politique pour armer l’actuelle lutte contre l’islamophobie (en France), naguère rejetée par toute la gauche (y compris communiste, jusqu’à un certain point [1]) au nom d’un principe universaliste décrétant l’unité a priori de la classe contre toute “section” la composant.

Partant du constat que l’impérialisme étasunien marche sur deux jambes, l’exploitation du prolétariat et la discrimination raciale, le courant intersectionnel est passé d’une analyse combinée du racisme et du sexisme, au mouvement “ Woke ” actuel, élargi dans ses luttes, sur la base d’une “ déconstruction ” postmoderne des multiples discriminations opérées ou entretenues par le système.

Cet éclectisme revendiqué n’accepte le marxisme, au mieux, que comme un ingrédient parmi d’autres. Le marxisme-léninisme “totalitaire” ne saurait être en effet selon eux la martingale de toutes les problématiques posées par le système, désormais trop “complexe” et inintelligible.

En réalité, il est profondément enraciné dans la culture occidentale, comme le double inversé d’un marxisme ouest-européen scientiste, positiviste, trop “universaliste” pour assumer jusqu’au bout la cause anticoloniale par exemple. En ce sens, partant…

La suite est à lire sur: www.legrandsoir.info
Auteur: Guillaume SUING