Ce reportage s’inscrit dans notre série La balade du naturaliste : une randonnée à la découverte d’une espèce ou d’un milieu exceptionnel, en compagnie d’une ou d’un passionné.
Île-de-France, reportage
À l’orée du bois, une pancarte avertit les promeneurs : « Attention vipères ». Le chemin de randonnée file entre les arbres, on s’en détourne pour emprunter le sentier qui sépare le bois d’un champ de blé. À la lisière, nous avons plus de chances d’apercevoir des serpents. Ceux-ci trouvent dans la végétation une multitude d’abris où se réfugier, tout en profitant de l’ensoleillement d’un milieu ouvert.
Devant nous, la spécialiste — on dit herpétologue — Françoise Serre Collet avance lentement, en scrutant le sol à plus de 1 mètre devant elle : « Il ne faut surtout pas avoir son ombre devant soi. C’est une erreur classique, qui fait que le serpent nous détecte et part immédiatement. » En ce mois de juin, le doux soleil est une aubaine, car les serpents ne se dévoilent pas par n’importe quel temps. « Ce sont des animaux exigeants et difficiles à voir, qui n’aiment ni le froid ni les fortes chaleurs », explique la naturaliste.
Elle précise que le terme « animal à sang froid » est souvent utilisé pour décrire les serpents, mais n’a aucune valeur scientifique : « Ils sont ectothermes parce qu’ils ne fabriquent pas eux-mêmes la chaleur de leur corps. C’est pour récupérer de la chaleur qu’ils s’exposent au soleil. En revanche, ils cherchent l’ombre s’il fait trop chaud. Ce sont des animaux poïkilothermes, à température variable. »
La première fois qu’elle a rencontré un serpent, Françoise Serre Collet avait une dizaine d’années : « J’ai aperçu une couleuvre en train de nager, magnifique. Ç’a été le coup de foudre. J’étais fascinée et en même temps, j’avais la peur au ventre, car on m’avait inculqué que les…
Auteur: Sophie Vo