Les rencontres internationalistes « Les Peuples Veulent » se tiennent depuis trois ans à Montreuil, en banlieue de Paris. Initialement impulsée par la Cantine syrienne de Montreuil dans le sillage des soulèvements de 2018-2019 ces rencontres sont une proposition pour intensifier des circulations révolutionnaires entre territoires et continents.
Pour octobre 2022, la quatrième édition réunira une trentaine de collectifs venus d’Europe de l’Est, d’Amérique Latine, du sous-continent indien, d’Afrique et du Moyen-Orient pour trois jours de festival public avec projections, concerts, tables rondes, expositions. Une diffusion et une traduction seront assurées sur différents médias.
Participant.es, enfants et ami.e.s de la révolution syrienne, nous nous sommes retrouvé.e.s avec un désir pour l’avenir : celui de ne jamais plus accepter, quelle que soit sa géographie, l’abandon de la juste révolte d’un peuple.
« Les gouvernements nous ont trahis, où sont les peuples ? » demandaient les révolutionnaires syrien.ne.s.
De la rage et de l’amertume de nos expériences, mais aussi du besoin de se sentir moins seul.e.s, est née l’envie de se connaitre et de se lier. Dans nos exils et nos voyages, nous sommes allé.e.s à la rencontre des révolté.e.s. Nous nous sommes rejoints aux intersections d’un monde malade. Nous avons compris que nous faisions partie d’un combat transnational. Que nous faisions face à une élite internationalement organisée, avec ses réseaux de répression et d’exploitation.
Si nous souffrons différemment, nos ennemis sont les mêmes. Parfois, nous ne comprenons pas de quoi un autre souffre, souvent nous ne parlons pas la même langue mais cela ne nous empêche pas de vouloir nous entendre.
Alors depuis quelques années, d’un continent à l’autre, nous avons fait route au sein des mouvements pour la vie et la dignité. Dans les « premières lignes » des soulèvements, nos désirs se sont fait écho – du Chili au Liban, de Hong-Kong au Soudan, de l’Irak à la Colombie, de la Syrie à la France. Dans les pas des puissances zapatistes et féministes, nous avons commencé à tisser un réseau de connexions planétaires. Non comme une éthique abstraite, mais comme stratégie de survie. Ne pouvant nous contenter de réponses aux urgences ou aux crises, nous forgeons, à partir de là où nous vivons, des relations d’entraide, d’apprentissage, de complicité qui dépassent les frontières des États. Nous tissons depuis ce qui nous lie, nous traçons nos propres cartographies.
C’est…
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Auteur: Collectif