Jeudi soir, la nuit tombe. Quelques surfeurs prennent leurs dernières vagues légales sur ce spot un peu caché de la côte atlantique… Contrairement au mois de mars, tout le monde à l’eau sait que demain, glisser naïvement sur une planche sera désormais interdit. Et contrairement au mois de mars aussi, aucun ne semble se résigner à se priver d’une activité inoffensive sur le plan sanitaire et si essentielle sur le plan psychologique.
Vendredi matin, confinement. Jour 1. Cinq personnes se retrouvent sur ce spot planqué par une falaise. La houle est encore assez grosse pour profiter de cette plage peu souvent favorable pour le surf. L’hypothèse qu’une voiture de flics déboule sur le parking oblige l’attention à se focaliser à la fois sur les trains de houle et sur le continent. Pas de policiers en vue.
La dernière fois, on était pas sur le même spot le jour où ce merdier a démarré. Et il y avait beaucoup plus de monde. Le lendemain, les gyrophares avaient retentis et les pics, ces lieux très précis de la géographie du surf où déferlent les vagues dignes d’intérêts, s’étaient vidés. C’était le premier jour de l’application d’un double décret de la préfecture maritime et de la préfecture terrestre qui rendaient les activités nautiques illégales. Les jours suivants, la traque s’était intensifiée et à grand renfort de camions de gendarmes mobiles, les spots les plus exposés de la côte atlantique s’étaient mis au rythme du confinement. Les plus chanceux et chanceuses trouvaient quelques vagues planquées à l’occasion, pendant que les plus déterminé·e·s s’offraient quelques sessions de nuit pour échapper à la police.
Le premier week-end de ce deuxième confinement vient de passer. Et un rapide tour d’appels vers les différentes bandes de surfeurs/surfeuses de la Manche au Pays basque dessine un même mouvement. Partout sur la côte , des milliers de surfeurs et surfeuses ont décidé…
Auteur: lundimatin
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