« Nous vivons la fin de l’abondance. » Dans le huis clos du palais de l’Élysée, mercredi 24 août, l’exécutif a inauguré sa rentrée politique dans une ambiance houleuse. Guerre en Ukraine, inflation, réformes des retraites et de l’assurance chômage… Réuni autour du président de la République, le Conseil des ministres a planché sur les nombreux dossiers épineux à l’ordre du jour. Toutefois, les événements climatiques de l’été ont pesé sur les discussions et bouleversé l’agenda politique.
En préambule de la réunion, Emmanuel Macron a sonné le glas de « l’insouciance » : « Nous assistons à une grande bascule, un grand bouleversement. » Un discours grave, des mots forts, qui résonnent sûrement comme un aveu de faiblesse face aux incendies dévastateurs, à l’interminable sécheresse, aux canicules à répétition et aux récents orages ayant meurtris la Corse. L’entourage du chef de l’État l’assure : désormais, le temps est venu de la bataille pour le climat.
Alors comment le gouvernement compte-t-il s’y prendre ? Quelles mesures concrètes, pour lutter contre le réchauffement climatique, vont-elles être prises ? Une fois le Conseil terminé, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran s’est fait l’écho d’une nébuleuse de promesses, pour la plupart déjà connues. Des éléments de langage donc, mais pas la moindre annonce.
« Il n’est pas question de restrictions »
Dans les jours à venir, un « grand séminaire gouvernemental » aura lieu. Il s’agit pour Emmanuel Macron de « structurer les grands chantiers » de la rentrée, parmi lesquels figure la finalisation du plan de sobriété, promis au mois de juillet. S’il considère que la question des disparitions des ressources s’inscrit dans la durée, la coupure du robinet de gaz russe fait quant à elle déjà planer la crainte de radiateurs froids cet hiver. « On va présenter un plan pour sécuriser les approvisionnements en énergie », a tenté de rassurer Olivier Véran. Le gouvernement réaffirme par ailleurs sa volonté de faire voter, dès l’automne, un projet de loi d’accélération des énergies renouvelables.
La veille de ces retrouvailles ministérielles, la Première ministre Élisabeth Borne a été reçue à dîner par Emmanuel Macron. La cheffe du gouvernement est chargée de remettre au président un agenda de planification écologique. Décliné par mois et année, il sera également présenté cet automne. « Il n’est pas question de restrictions », prévient…
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Auteur: Emmanuel Clévenot Reporterre