« À ta santé camarade ! » est une chronique mensuelle des Canards masquées. Cette troisième édition détricote la catégorie « vulnérables », essentialiste et individualisante. Elle appelle à prendre conscience de notre vulnérabilité collective et à penser le soin dans cette perspective.
« Vous êtes considéré-es comme vulnérables si vous vous trouvez dans l’une des situations suivantes… » Depuis, le début de la pandémie de Covid 19, le site de l’assurance maladie égrène la liste des pathologies qui délimite qui devrait se protéger du Covid 19 et qui pourrait s’en passer. Certaines associations de malades chroniques ont depuis repris la rhétorique pour tenter d’arracher quelques bribes de protection.
Si la gestion épidémique du Covid 19 a produit quelque chose d’un point de vue social, c’est la généralisation dans le grand public de la catégorie « vulnérables » (les expressions « à risques » ou « plus fragiles » étant utilisées comme synonymes), qui permet de classer les individu·es et de trancher le rapport à la réalité sanitaire qui devrait être le leur. Cette désignation était depuis plusieurs décennies déjà au cœur de la gestion publique des canicules ou des campagnes de vaccination contre la grippe saisonnière. Si elle s’est immiscée un peu partout, c’est que, passée la phase de sidération, il a fallu remettre en marche les économies nationales et les travailleur·euses -– bref, proposer une catégorie de tri opérante et rassurante permettant à la population de (ne pas) s’y retrouver.
La vulnérabilité découle à la fois de facteurs biologiques inégalement répartis (en particulier des pathologies pré-existantes, de l’âge, de la condition physique, etc.), de l’état de l’appareil sanitaire collectif (disponibilité, efficacité et remboursement des traitements) et de facteurs sociaux variés (notamment la pauvreté). Elle découle aussi de la faculté de…
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