Réparation des objets : le gouvernement recule au profit du « tout jetable »

Politique
Quotidien

Le gouvernement va-t-il « tuer dans l’œuf » un dispositif destiné à encourager la réparation ? C’est ce que dénoncent les organisations Zero Waste France, Halte à l’obsolescence programmée (HOP) et les Amis de la Terre.

Le fonds réparation, prévu par la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire de 2020, entrera en vigueur au 1er janvier 2022. Cette enveloppe financière permettra de diminuer le coût de la réparation de certains produits pour les consommateurs et consommatrices. Parmi les filières concernées : les équipements électriques et électroniques (EEE), l’ameublement, les jouets, les articles de sport et de loisirs, ainsi que les articles de bricolage et de jardin. Ce fonds ne sera pas abondé par l’État, mais par les industriels eux-mêmes, qui contribueront au coût de la réparation des produits qu’ils mettent sur le marché, dès lors qu’ils seront réparés au sein d’un réseau de réparateurs et réparatrices labellisés. En s’adressant à ce réseau labellisé, les particuliers bénéficieront ainsi d’un tarif moindre sur la réparation de leurs produits.

« C’est une avancée importante, car trop peu de consommateurs réparent actuellement leurs équipements électriques et électroniques, dit Ronan Groussier, responsable des affaires publiques de l’association HOP. Le prix des réparations est rédhibitoire pour les consommateurs qui préfèrent acheter des produits neufs. » D’après l’Ademe, sur les 1,2 milliard d’équipements électriques et électroniques mis en marché en France, seuls 10 % font l’objet d’une réparation. « La fabrication des produits représente pourtant l’étape la plus importante en matière de conséquences environnementales et climatiques, notamment du fait de l’extraction de ressources, poursuit Ronan Groussier. Le fonds réparation, instrument important pour prolonger la durée de vie des produits, était donc attendu. »

« Le gouvernement a malheureusement décidé de rétropédaler avant même la mise en œuvre officielle du dispositif », s’indigne Moïra Tourneur, responsable du plaidoyer de Zero Waste France. Alors qu’un décret du 27 novembre 2020 prévoyait que les montants alloués au fonds réparation devaient être égaux à au moins 20 % des coûts estimés de la réparation des produits, un nouveau projet de décret, actuellement en consultation publique, propose en effet de l’abaisser à 10 % des coûts. « Moins d’un an après le premier décret, c’est donc déjà une…

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Auteur: Alexandre-Reza Kokabi (Reporterre) Reporterre