Réparer la nature : comment passer à la vitesse supérieure ?

[4/4 Réparer la nature, l’autre urgence écologique]Alors que le vivant s’effondre, la restauration écologique apparaît comme le seul rempart capable de « renaturer » à long terme les espaces dégradés. Des projets à Sarcelles, à Marseille ou sur le Rhône ont déjà permis à la diversité de la vie de reprendre ses droits. Mais peut-on vraiment réparer ce qu’on a détruit ? Et comment aller plus vite ? Enquête en quatre parties.

• Volet 1 — Réparer fleuves, forêts et prairies pour retrouver la biodiversité

• Volet 2 — À Marseille, une nurserie de poissons pour repeupler les récifs

• Volet 3 — Nature : peut-on réparer ce que l’on a détruit ?


Le Grand Lyon vient d’adopter son plan nature : 44 millions d’investissements sur six ans, pour raviver le vivant dans la métropole. « On récupère des friches, des délaissés de voirie, des remblais, des zones agricoles, qu’on va transformer en forêt urbaine ou en prairie », expose Pierre Athanaze, vice-président en charge de l’environnement. Dans la capitale des Gaules, la renaturation a le vent en poupe. Comme partout ailleurs : « Il y a une belle dynamique depuis quelques années sur le génie écologique », constate Delphine Jung, à l’Office français de la biodiversité (OFB). Cours d’eau, friches, prairies, zones humides… les opérations de réhabilitation se multiplient.

Impossible cependant de dresser un état des lieux complet de la restauration, car aucun inventaire n’a été réalisé au niveau national, et beaucoup d’actions passent sous les radars. Alors que sait-on ? Côté rivière, l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, une des plus volontaristes en la matière, a réhabilité 110 km de cours d’eau depuis 2019 ; des opérations sont encore prévues sur 190 km. C’est à la fois beaucoup et peu, au regard des 150 000 km de rivière qui parcourent le bassin. En montagne, l’association Mountain Wilderness a mené en vingt ans près de soixante-dix chantiers pour démonter remontées mécaniques inutilisées, clôtures abandonnées et bâtiments délaissés qui empêchent le retour du sauvage dans les massifs. Mais sa cartographie en ligne compte encore des centaines d’installations obsolètes à retirer.

Un des bras du Rhône rouvert, en Ardèche. © David Richard/Reporterre

Côté reconversion de friches, l’Agence de la transition écologique (Ademe) a accompagné une dizaine d’opérations par an entre 2010 et 2020 ; or en 2018, les inventaires des sites pollués — Basol et

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Auteur: Lorène Lavocat (Reporterre) Reporterre