Alors que deux manifestants se trouvent dans le coma, l’activiste Léna Lazare, porte-parole des Soulèvements de la Terre, revient sur la répression de la mobilisation contre les mégabassines à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), ce samedi. Entretien.
Rapports de Force : Quelles nouvelles avez-vous des blessés ?
Léna Lazare : On compte aujourd’hui deux blessés dont le pronostic vital est engagé. En plus de l’homme qui s’est pris un tir de grenade dans la tête et se trouve dans le coma, on a appris qu’une deuxième personne, qui était dans le bloc opératoire, est désormais elle aussi dans le coma. Au cours de la manifestation, 200 blessés sont allés voir notre équipe, avec des blessures moyennement graves à graves. On a dénombré une quarantaine de blessés graves. Depuis, dix ont eut leur pronostic vital engagé à un moment ou à un autre.
On essaie de rassembler le plus de preuves possibles sur le fait que la prise en charge ne s’est pas faite correctement, avec la Ligue des droits de l’homme et les informations de médecins. On a reconstitué un déroulé assez clair : il y a eu une entrave à la circulation des secours. [La LDH constate en effet « plusieurs cas d’entraves par les forces de l’ordre à l’intervention des secours, tant Samu que pompiers », ndlr]
Enfin, il y a une stratégie de répression des personnes qui ont été blessées. Il y a des réquisitions, la police récupère les affaires de personnes à l’hôpital pour leurs enquêtes…. On surveille aussi les gardes à vue : lors de la dernière mobilisation à Sainte-Soline, en octobre, un ami à moi avait été emmené à l’hôpital de Poitiers à cause d’un tir de LBD dans la tête. Les médecins nous avaient dit « demain il pourra sortir », sauf qu’en fait, la police était venue le chercher une minute après son scanner pour le placer en garde à vue. C’était un cas marquant parmi tant d’autres.
Aviez-vous anticipé un tel nombre de blessés ?
On avait une équipe médicale en base arrière. Après un diagnostic des blessés, les médecins nous disaient s’il l’on pouvait les prendre en charge à notre infirmerie, ou s’il était nécessaire que le FMUR intervienne. Nous avions aussi notre propre ambulance et quelques voitures pour faire des trajets si besoin.
Je suis restée avec les blessés pendant toute la manifestation, ce qui n’était pas prévu initialement. Dès que je suis arrivée sur place, en fin de cortège, il y a eu de premiers blessés. J’ai appelé la coordination pour avoir tout de suite…
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Auteur: Maïa Courtois