« Résister à l'hiver, reprendre le printemps »

Les 4-5-6 avril s’est déroulé à Campi Bisenzio, près de Florence la troisième édition du Festival di letteratura working class, comme on dit en italien. Créé par les ouvriers d’une usine occupée depuis trois ans, GKN, avec l’aide du collègue et ami Alberto Prunetti, c’est devenu un point de référence en Italie et ailleurs, un espace de fête, de rencontre des luttes et des pensées, comparable à ce que fut Notre-Dame des Landes ou à ce qu’est toujours la lutte No-Tav dans la vallée de Suse.

L’éléphant dans la pièce

Les mouvements sociaux italiens en quête de convergence se sont manifestés sous forme d’intervention dans les débats littéraires, baptisés « L’éléphant dans la pièce ». L’Italie sous Meloni bouge encore, bouge peut-être plus que jamais, comme l’ont montré Quarticillo Ribello, un comité de quartier romain qui lutte contre la dégradation des immeubles populaire, Non una di meno, « mouvement féministe et transféministe qui se bat contre le patriarcat et toute forme de violence de genre », l’ Assemblée précaire universitaire de Turin, les organisateurs des Etats généraux pour la justice climatique et sociale de Bologne, les syndicalistes de base de Sudd Cobas, les rédacteurs freelance en lutte du dictionnaire en ligne Redacta… Les ouvrières de la célèbre marque de lingerie La Perla nous ont offert, à Wu Ming 3 et moi-même, une superbe occasion de donner de la profondeur à notre débat sur « la littérature working class et la littérature de genre », en venant, belles éléphantes dans notre petite pièce, raconter leur combat contre les mêmes ennemis que celui de la GKN, les fonds spéculatifs dépeceurs d’entreprise et délocalisateurs. L’opposition au génocide en cours était là aussi, avec la retransmission en direct par les haut-parleurs d’un appel depuis Gaza : « Pour nous, il est vital que vous ne nous oubliez pas ». Une première réponse apparut dès le lendemain avec un…

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Auteur: dev