Résultats de la COP27 : des progrès en matière de compensation pour les pays en développement, mais il faut aller plus loin en matière de justice climatique et d’équité

Les attentes étaient élevées pour la COP27, la 27e conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.

Les conférences COP constituent globalement une plateforme pour la négociation d’accords internationaux sur le changement climatique. Il s’agissait de la première COP organisée en Afrique depuis 2016. Elle était également présentée comme la COP de mise en œuvre, qui déboucherait sur des actions.

La COP27 devait permettre de progresser sur la question des “pertes et dommages”. Il s’agit de financements destinés à compenser les pays en développement pour les dommages causés au climat par les pays développés principalement.

Le résultat – la création d’un nouveau fonds pour les pertes et dommages – est un soulagement pour les militants du climat et les pays en développement.

Nous analysons ci-dessous ce résultat, ainsi que les autres principaux résultats de cette conférence cruciale sur le changement climatique.

L’urgence, la justice et l’équité manquent dans les négociations

En dehors des négociations officielles, les scientifiques, les ONG et les militants du climat ont envoyé des messages clairs et cohérents sur l’urgence d’une action climatique. Ils se sont réunis lors de l’événement et lors de petites manifestations pacifiques. Cette urgence n’a pas été perçue par les négociateurs des parties.

Dans le cadre des négociations formelles, les parties, principalement des pays riches, ont repoussé les actions immédiates dans ces domaines :

  • soutien aux personnes déplacées par les événements extrêmes causés par le changement climatique

  • gouvernance forte et transparente des marchés du carbone

  • élimination progressive de tous les combustibles fossiles.

Cette déconnexion était frappante et a entraîné des retards et des reculs importants dans les accords relatifs à la justice climatique.

En outre, le processus de prise de décision soulève des questions quant à l’équité des différentes voix au sein de la COP, et quant à savoir quelle réalité compte. Toutes les décisions au sein de la COP sont prises par consensus, et non par un vote. Les décisions peuvent être annulées par une seule partie dissidente.

Il existe également une inégalité dans la représentation des pays et la prévalence des groupes de pression à la COP27. Certains pays peuvent financer de grandes équipes de délégués de parties et un soutien technique. Les pays plus pauvres ne le peuvent pas.

Nouveau fonds pour les pertes et dommages

L’accord sur la création d’un nouveau fonds pour le financement des pertes et dommages a été une réalisation importante de la COP27.

Cette négociation a été très controversée, certaines parties menaçant de se retirer à différents moments. La tension centrale était entre les pays développés et les pays en développement. Les pays développés ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour éviter la création d’une nouvelle entité de financement des pertes et dommages.

Les pays en développement sont largement représentés par le G77 et la Chine. Il s’agit d’un groupe de négociation de 134 pays en développement, initialement fondé par 77 pays en 1964. Les pays riches ont tenté de diviser le groupe de négociation du G77 et de la Chine en faisant valoir que la Chine, l’Inde et d’autres pays moins vulnérables devaient également payer pour les pertes et les dommages.

Il est vrai que la Chine et l’Inde sont actuellement de gros émetteurs de gaz à effet de serre, mais cette approche témoigne d’un refus de reconnaître les émissions cumulatives historiques, principalement attribuées aux premiers pays industrialisés.

La responsabilité des émissions cumulées varie en fonction des émissions comptabilisées, de la manière dont elles sont comptabilisées et de l’analyse par habitant. Toutefois, les régions d’Amérique du Nord et d’Europe se distinguent comme étant les plus grands émetteurs.).

Si l’accord sur un fonds pour les pertes et dommages constitue une avancée significative, il reste encore beaucoup de travail à accomplir avant sa mise en place. Les parties ont convenu de mettre en place un comité transitoire chargé de formuler des recommandations en vue de leur adoption lors de la COP28, en novembre 2023.

Assistance technique pour faire face aux pertes et dommages

Une autre avancée positive a été réalisée avec l’accord sur les dispositions…

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Auteur: Imraan Valodia, Pro Vice-Chancellor: Climate, Sustainability and Inequality and Director Southern Centre for Inequality Studies, University of the Witwatersrand, University of the Witwatersrand