Retour de la réforme des retraites : la CFTC ne s’inquiète que de la natalité

 

À chacun ses priorités. Alors que le chef de l’État a évoqué des « décisions difficiles » et des annonces à venir sur le dossier des retraites, que depuis une petite musique remet en selle un allongement de la durée de travail, la centrale syndicale chrétienne ne trouve rien d’autre comme sujet d’inquiétude, et de propositions, que la question de la baisse du nombre d’enfants par femmes.

Là où les syndicats ayant animé la mobilisation de l’hiver dernier ont publié des communiqués de mise en garde au gouvernement, pendant que la CFDT et le Medef pourtant assez favorables à la réforme ne voient pas d’un bon œil son retour prématuré, la CFTC s’alarme dans un communiqué de presse publié ce jeudi 10 juin de lire que « le rapport du COR (Conseil d’orientation des retraites – NDLR) paru ce jour privilégie une hypothèse basse de fécondité à horizon 2070 ». Et de s’insurger contre « une politique familiale s’est vu assigner de nouvelles missions » depuis 2012. À savoir selon la CFTC la lutte contre la pauvreté, le recentrage des aides aux familles précaires et la réduction des déficits publics. Avec pour résultat de faire passer le nombre d’enfants par femme de 2,2 à 1,84.

Par contre, rien sur l’allongement de la durée du travail envisagée par un recul de l’âge de départ ou par l’augmentation du nombre d’annuités afin de bénéficier d’une pension complète. Rien sur le fait que déjà aujourd’hui nombre de salariés âgés ne pouvant prétendre à partir à la retraite sont en inactivité. Une tendance qui s’est pourtant aggravée pendant la pandémie. Pas un mot non plus sur l’indécence de telles propositions dans le contexte de crise économique et sociale, ni sur le fait que le rapport du COR enregistre un déficit moins lourd que prévu et quasi exclusivement lié aux mesures gouvernementales pendant la crise sanitaire.

Alors, certes le ratio actif-retraité a une incidence importante sur la capacité à payer les retraites à venir. Mais la centrale chrétienne aurait pu demander la régularisation des sans-papiers pour que la richesse produite sur leur dos par des employeurs peu scrupuleux génère au moins quelques cotisations sociales. Elle aurait pu réclamer la fin des niches sociales du patronat pour récupérer 10 milliards d’euros pour les caisses de retraite. Mais non, à la place, c’est une bonne vieille politique nataliste que la centrale chrétienne appelle de ses vœux.

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Auteur: Stéphane Ortega