Retour des insecticides « tueurs d’abeilles » : le gouvernement a ouvert une boîte de pandore

Le gouvernement a accordé aux betteraviers la possibilité de déroger à l’interdiction des néonicotinoïdes, ces insecticides qui contribuent à la disparition des pollinisateurs. D’après le projet de loi qui sera présenté ce 1er septembre au Conseil national de la transition écologique, la dérogation pourra être demandée pour tout néonicotinoïde…

Pourquoi un tel recul alors que 80 % des populations d’insectes ont déjà disparu en Europe ?

La décision prise au cœur de l’été a mis en colère les défenseurs de la biodiversité. Le 6 août, le nouveau ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, annonce que les producteurs de betteraves pourront à nouveau utiliser des néonicotinoïdes à partir de 2021.

Cette famille d’insecticides, qui agit sur le système nerveux central des insectes, est accusée de contribuer à la disparition des pollinisateurs, comme les abeilles. Les néonicotinoïdes sont pourtant officiellement interdits en France depuis le 1er septembre 2018, en vertu de la loi biodiversité adoptée en août 2016.

Un mois tout juste après sa nomination, Julien Denormandie décide donc d’accorder une dérogation, sous la pression des betteraviers confrontés au puceron vert du pêcher (Myzus persicae) qui raffole de leurs plants. Mais les betteraviers ne seraient pas les seuls bénéficiaires. Selon l’avant-projet de loi que Basta ! a pu consulter et qui a été adressé au Conseil national de la transition écologique, la dérogation pourra être demandée pour tout néonicotinoïde et pas uniquement pour ceux utilisés pour la betterave.

Comme le note l’avocat Arnaud Gossement, l’obligation de procéder à un bilan environnemental avant d’obtenir cette dérogation est également supprimée !

Auteur : Sophie Chapelle
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