Retour du TER Grenoble-Gap : « Quelle joie de revoir le train ! »

« Direction Gap, 10 h 23. » L’information s’est rajoutée, discrètement, sur les panneaux d’affichage de la SNCF, en gare de Grenoble. Dimanche 11 décembre, la « ligne des Alpes », qui relie Grenoble et Gap en passant par le Trièves, Lus-la-Croix-Haute et Veynes, a rouvert aux passagers après deux années entrecoupées de travaux de rénovation.

Discrètement, puisqu’en ce jour de reprise aucune inauguration officielle n’a été organisée par la SNCF. Qu’à cela ne tienne : habitants, usagers et élus locaux, tous ceux qui s’étaient mobilisés pour la rénovation de la ligne, se sont rendus dans les gares desservies jusqu’à Gap pour marquer le coup. Au micro, perché sur une petite estrade, Nicolas, membre du collectif d’habitants et d’usagers de l’étoile ferroviaire de Veynes, contient difficilement son émotion : « Quelle joie de revoir le train ! »

Ce train revient de loin. Vétuste, pas assez rentable, la ligne Grenoble-Gap périclitait lentement, et la menace d’une fermeture définitive planait depuis longtemps sur la tête de ses quelque 1 000 usagers quotidiens. Soutenu par des élus locaux, le Collectif de l’étoile ferroviaire de Veynes, qui lutte pour la survie des petites lignes au croisement de Grenoble, Valence, Briançon et Marseille, avait fait de la ligne des Alpes un symbole des petites lignes rurales menacées de fermeture.

Et la mobilisation a fini par payer. En décembre 2019, un comité de pilotage interrégional a acté d’un budget de près de 35 millions d’euros pour rénover partiellement la ligne. Une première victoire qui a permis, après deux ans de travaux, de restaurer 18 kilomètres de voie sur les 110 que compte la ligne, et de moderniser ou remplacer une vingtaine de tunnels, viaducs et ponts ferroviaires.

Tous craignent que le scénario ne se répète, et qu’il faille de nouveau se battre pour empêcher la fermeture d’une ligne qu’on laisse mourir. « Aujourd’hui, ce qui nous pend au nez, c’est une fermeture à l’horizon 2025, 2026 ou 2027, s’alarme Nicolas au micro. Et maintenant quoi ? État et régions, rassurez-nous sur la trajectoire financière de la ligne : qu’est-ce qu’il va se passer dans les cinq prochaines années ? »

La question est brûlante, alors que le président de la République Emmanuel Macron a récemment annoncé vouloir développer des RER métropolitains dans dix grandes villes françaises. Un projet qui doit être le socle d’un plan d’investissement dans le ferroviaire de plusieurs dizaines…

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Auteur: Raphaëlle Lavorel Reporterre