Retour mosaïque sur la « Nouvelle Droite »

Sauf ceux qui baignaient dans un milieu franchement réactionnaire, la plupart des anciens d’entre nous ont grandi dans l’idée que l’intelligence était plutôt moderniste et sociale. Les intellectuels étaient généralement dits « de gauche », et, à part celui de Raymond Aron, on peinait à retenir le nom des penseurs contemporains classés à droite.

Les philosophes, puis les sociologues les plus fameux, étaient le plus souvent marxistes ou en dialogue avec le marxisme, cela tombait sous le sens. Sans correspondre forcément dans le détail à une réalité toujours plus profuse et emmêlée, c’était du moins le parfum qui se dégageait, et le vent de l’envie poussait en cette direction. Enthousiastes et enthousiasmantes années 1960 et 1970 !

En France, en dépit d’une société rajeunie et bouillonnante, la férule autoritaire (gaulliste ou pompidolienne) conservait ses prérogatives patriarcales et (encore) colonialistes, les ministres étaient certes lettrés, mais conservateurs. Cependant, en 1974, le libéral Valéry Giscard d’Estaing remporte la présidentielle anticipée (après le décès du président en exercice, Georges Pompidou) grâce notamment à une certaine droite anti-gaulliste attachée à battre Jacques Chaban-Delmas. Son lieutenant le plus rapproché, et dont il fera son ministre de l’Intérieur, n’est autre que Michel Poniatowski, nostalgique de l’Algérie française, proche du club de l’Horloge , un des organes de ce que l’on appellera bientôt, comme pour l’affranchir, la « Nouvelle droite » .

Après les accords d’Évian (1962), l’humiliation de l’OAS (Organisation Armée Secrète), la mise au ban des idées qui s’y rattachent, et tandis que monte de par le monde un mouvement de jeunesse et de luttes syndicales aux élans révolutionnaires (non sans son pendant réactionnaire, souvent brutal), apparaît à la fin des années 1960 ce «  courant de révision politique et…

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Auteur: dev