Retour sur la bataille du bois de la Cambre

Du refus d’être considéré comme un martyr.
Après le suspense, l’attente et finalement une journée plus qu’étonnante, quelle ne fut pas ma surprise de lire le récit médiatique des évènements du 1er avril au Bois de la Cambre.

En substance, il est globalement question d’une jeunesse qui aurait subi la rage policière. A grand renfort d’images tragiques, les jeunes présents seraient restés passifs, pacifiques, sans réelle intention de faire face. Les quelques images d’individus répondant à la violence policière sont donc banalisées comme étant des évènements marginaux de la journée, comme s’il était impensable d’imaginer les corps se ressaisir du geste et de la colère. Or il n’en fut rien. Sans doute y a-t-il eu volonté de minimiser les faits de par la présence importante de jeunes issus des classes favorisées, mais ce raisonnement ne nous renvoie pas non plus à ce qu’était la réalité du terrain.

La réalité c’était celle d’une génération qui échappe à nos grilles de lecture dépassées. Cette génération c’est celle qui a grandi tout naturellement avec le monde entier. C’est celle qui, unie autour du rap actuel, ne se fait pas d’illusions périmées. C’est celle qui ne veut plus négocier car on est tous et toutes d’accord que cette époque pue la merde. Cette génération est profondément sensible aux question du racisme, des inégalités et du désastre écologique. Quant à leur âge nous regardions les traditionnels feuilletons de flics et autres « expert machin… » eux se forment culturellement avec Black Mirror, Hunger Games et Snowpiercer. On les prend pour des cons et surtout pour des inconscients nombrilistes, mais dans les faits leur silence est un aveu de dégout. Ne les jugez pas parce qu’ils portent tel ou tel vêtement, parce qu’ils ont un gadget dernier cri ou que sais-je… Allez plutôt vous promener parmi eux et discuter avec eux. Ils parlent de situation de précarité grave et de potes qui se sont suicidés au cours de l’année qui vient de s’écouler. Vous les jugez, les méprisez souvent, mais vous ne savez pas à quel point ils n’en disent rien et pourtant ils en auraient des raisons de répondre à vos sarcasmes. Dès lors ils se réfugient en attendant le bon moment et celui-ci est arrivé l’autre jour sur cette fameuse plaine du lac, dans ce Bois de la Cambre connu de tous les Bruxellois de tous les horizons de la ville.

Il y avait des rebeus de quartier, des féministes aux jambes poilues et du petit flamand comme on dit ici pour…

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Auteur: lundimatin