Alors qu’une intense mobilisation est en cours en Nouvelle-Calédonie/Kanaky, Le Poing s’est entretenu avec Mina Kherfi, représentante en France de l’Union Syndicale des Travailleurs Kanak et des Exploités (USTKE), membre du Parti Travailliste et de Solidarité Kanaky. On y parle dégel du corps électoral, colonisation de peuplement, inégalités sociales, répression et culture kanak.
Le Poing : Qu’est ce qui a déclenché la mobilisation en cours en Nouvelle-Calédonie/Kanaky ?
Mina Kherfi : Le projet de l’État français qui a mis le feu aux poudres est celui de dégeler le corps électoral. Depuis les accords de Nouméa en 1998, le corps électoral est gelé en Nouvelle-Calédonie/Kanaky pour les élections provinciales [NDLR : les provinces ont de nombreuses compétences exécutives et législatives, et les élections provinciales servent aussi à élire les membres du Congrès législatif de la collectivité de Nouvelle-Calédonie, qui eux-même élisent le gouvernement collégial, actuellement à majorité indépendantiste.] Depuis la réforme de 2007, il est inscrit dans la Constitution que ce corps électoral est gelé autour des personnes inscrites sur les listes électorales générales, (qui permettent de voter par exemple pour les législatives ou les présidentielles françaises), qui sont résidentes en Nouvelle-Calédonie/Kanaky depuis au moins 1998, avec leurs descendant.es. Ce qui inclut donc les kanak, le peuple autochtone, les caldoches [NDLR : les européen.nes installé.es depuis longtemps, descendant.es de colons et de bagnards], mais aussi les membres d’autres communautés comme des gens de Wallis et Futuna, vietnamiens, tahitiens, etc. Depuis la table ronde de Nainville les Roches en 1983, les indépendantistes kanak reconnaissent les caldoches et autres communautés comme légitimes pour constituer un corps électoral calédonien, dans la mesure où ces personnes sont sur place depuis suffisamment longtemps…
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Auteur: Le Poing