Retrait des pesticides SDHI : candidats à la présidentielle, il est urgent d'agir !

Pesticides

Paule Bénit est ingénieure de recherche à l’Inserm, Pierre Rustin est directeur de recherche au CNRS.


Vous êtes candidats à la fonction présidentielle, quel courage ! Le contexte est si difficile, les enjeux si considérables et les priorités médiatiques constamment bouleversées et mouvantes. Mais il en est une qui reste constante et désormais obsédante : la perte de la biodiversité. Une perte parfaitement quantifiée par les scientifiques et constatable par toutes et tous. Il suffit à chacun de regarder l’hécatombe la plus visible, celle touchant les insectes ou les oiseaux. Cette hécatombe est partie prenante de la catastrophe écologique qui intervient sous nos yeux.

Nous le savons tous, les facteurs de cette catastrophe sont multiples et il n’est pas nécessairement facile d’agir sur eux. Certains en tirent un argument pour ne rien faire. Il est pourtant un facteur dont on connaît maintenant le rôle dans cette hécatombe et sur lequel une décision simple peut avoir un effet immédiat : l’arrêt de l’usage actuel des pesticides reconnus par les scientifiques comme toxiques, en

particulier ceux dont l’intérêt sur les rendements n’est même pas démontré.

Au premier rang de ceux-là se trouvent les SDHI, ces pesticides qui agissent sur la respiration des cellules de tous les êtres vivants, du plus petit au plus grand. On le sait désormais : les sols de nos campagnes en meurent, on en trouve partout dans les eaux, dans l’air, et dans nos assiettes.

Inutiles et toxiques

Fait nouveau, nous avons appris il y a deux semaines que deux SDHI ne verraient pas leur renouvellement d’autorisation en Europe. Pour le premier, la carboxine, l’industrie agrochimique ne demande pas la prolongation de son autorisation. Et pourtant, depuis des dizaines d’années, sa nécessité pour préserver les rendements agricoles était présentée comme absolue, son efficacité remarquable vantée, revantée.

Et puis, brusquement, ce poison magique n’intéresse plus personne, le mensonge, répété ad nauseam aux agriculteurs, est dévoilé : ce SDHI n’a jamais servi à rien de fait… sauf à tuer indifféremment les êtres vivants exposés !

En miroir, un des plus récents des SDHI cette fois, l’isopyrazam, perd son autorisation du fait de son caractère reprotoxique, enfin reconnu mais pourtant nié jusqu’à ce jour par nos autorités sanitaires, et cela malgré nos alertes répétées sur le danger extrême des SDHI.

« Nous vous demandons instamment de faire une priorité du retrait des…

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Auteur: Reporterre