Retraite minimum à 1200€ : moins de 2 % des retraités pauvres seraient concernés

Le gouvernement a peu de mesures de « justice sociale » à présenter pour tenter de rendre plus acceptable l’allongement à 64 ou 65 ans de l’âge légal de départ à la retraite. Sa mesure la plus vendable en apparence est l’augmentation de la retraite minimum, alors qu’aujourd’hui 5,7 millions de retraités vivent avec moins de 1000 € brut par mois. Mais tout indique que très peu de retraités devraient en bénéficier. Et que l’effort financier ne devrait pas excéder 0,1 % de hausse des dépenses de retraites chaque année.

 

Une belle leçon d’enfumage ou comment faire prendre des vessies pour des lanternes. Souvenez-vous : mi-novembre, une petite phrase du ministre du Travail devant les journalistes de la presse sociale avait suffi pour que le journal Les Échos s’enflamme, dans un article interview d’Olivier Dussopt en titrant « Nous irons au-delà des 1100 euros pour la retraite minimum ». Dans les 24 h suivantes, Le Point, France info et la presse quotidienne régionale emboîtait le pas du journal économique avec des titres donnant l’illusion d’une grande mesure sociale.

Mais qu’a réellement dit le ministre ce jour-là ? « Au vu de l’inflation et de la revalorisation du SMIC, nous comptons aller au-delà de 1100 euros. Ce que nous portons c’est en fait une retraite minimum pour une carrière complète autour des 85 % du SMIC net », expliquait Olivier Dussopt. Compte tenu du montant du SMIC à ce moment-là, c’était la garantie de pensions d’un montant minimal de 1130 € – au lieu de 1100 € annoncés initialement – pour les retraités bénéficiant d’une carrière complète. En réalité, seulement 1,8 million des 5,7 millions de retraités à moins de 1000 euros par mois.

Depuis les déclarations d’Olivier Dussopt, l’inflation continue. Fin 2022, elle était de 6,2 % et devrait atteindre 7% début 2023, selon l’Insee. Avec pour conséquence une nouvelle hausse du SMIC au 1er janvier et peut-être une autre d’ici la fin de l’été prochain, date martelée par Emmanuel Macron pour l’entrée en vigueur de la réforme des retraites. D’où les déclarations d’Élisabeth Borne, début décembre, dans les colonnes du Parisien, qui reprenait l’objectif de « 85 % du SMIC pour les carrières complètes ». Ainsi, elle anticipait que « quand la réforme entrera en vigueur, cela correspondra à 1 200 euros au moment du départ à la retraite pour une personne qui a tous ses trimestres ». L’annonce paraissait belle. La réalité sera bien…

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Auteur: Stéphane Ortega