Retraites : et si on s’inspirait de la grève historique de 1995 ?

Alors que le mouvement de contestation contre la réforme des retraites s’intensifie de jour à jour, le gouvernement s’obstine à faire passer sa réforme pourtant rejetée par l’immense majorité de la population française. Si l’ampleur des manifestations témoigne d’une réelle cohésion au sein du peuple, elles restent pourtant insuffisantes pour faire flancher le pouvoir. Mais alors que faire pour établir un réel rapport de force ? Et si on regardait le passé pour trouver de l’inspiration ? Retour sur un des points culminants de l’histoire des mouvements sociaux en France.

Une brochure a été réalisée par des acteurs de la mobilisation novembre-décembre 1995 à Rouen. La voici ici retranscrite par l’un d’entre eux pour Mr Mondialisation.

Extrait de la brochure réalisée par des acteurs de la mobilisation novembre-décembre 1995 à Rouen.

La grève de décembre 95, une répétition générale avant l’épreuve de force avec Chirac et Juppé ?

En novembre 95, quelques mois après son élection, Chirac était déjà au plus bas dans les sondages. Il lui fallait assener une défaite décisive au monde du travail. Il s’est trompé : la riposte de la classe ouvrière a été immédiate et d’une ampleur sans précédent depuis 68. On a frôlé la grève générale. Pourtant les directions du mouvement ouvrier ne ce sont pas donné les moyens de faire tomber Juppé et son plan. Faute d’un appel des confédérations à la grève reconductible et interprofessionnelle, le mouvement n’a pas pu s’étendre à toute la classe ouvrière. Juppé est resté en place et son plan va s’appliquer dans toute sa rigueur.

Un an a passé. Les travailleurs ne sont pas résignés, au contraire. Ils ont redécouvert en décembre la solidarité et l’espoir d’un vrai changement par la lutte tous ensemble. Dans le secteur privé, moins touché par la grève, les mots d’ordre, les revendications et les espoirs semés en décembre commencent à germer. De grands affrontements sont devant nous. Ils sont tout aussi inévitables que nécessaires.

La situation est particulièrement dramatique : privatisation des Télécoms, éclatement de la SNCF, privatisation rampante à EDF et dans la Santé, suppression d’emplois dans la Fonction Publique et l’Éducation Nationale.

Photo issue de la brochure réalisée par des acteurs de la mobilisation novembre-décembre 1995 à Rouen.

Dans le privé, c’est pire encore : on licencie massivement à Moulinex ou à Myris. Le travail précaire se développe. Les jeunes sont au chômage.

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Auteur: Victoria Berni