Retraites : le choix de l'injustice

Le président Macron en avait fait l’emblème de son mandat précédent, à la fin de l’année 2019, mais son projet de réforme des retraites soi-disant fondé sur la « justice » et la « simplification » avait été démasqué par une puissante mobilisation sociale et citoyenne.

Voilà que le vent mauvais revient mais sous une autre forme. Affaibli par son échec précédent et par le contexte politique issu des récentes élections, le président emprunte une autre voie.

Plus de réforme ambitieuse qui chamboule tout, s’attaque à de nombreux secteurs de la société, laisse du temps pour la déconstruction citoyenne du projet, facilite la construction d’alliances et de mobilisations. Celui qui déclarait en 2017, « je ne modifierai pas durant le quinquennat l’âge de départ à la retraite et je ne baisserai pas le niveau des pensions », s’apprête à passer en force et renoncer à cette promesse.

Comment ? En inscrivant un report d’âge et/ou un allongement de la durée de cotisation dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) ou par des amendements lors du débat parlementaire. On revient aux « classiques » des réformes précédentes : « il faut travailler plus longtemps », nécessité qui serait imposée par l’existence de déficits actuels et surtout à venir du fait du vieillissement de la population.

Le rapport du Conseil d’orientation des retraites conteste le lien mécanique établi entre déficit et réforme des retraites. Ce rapport montre une fois de plus que l’existence du déficit est fondé sur des conventions et des hypothèses discutables et qu’en tout état de cause son ampleur reste minime (0,4 % du PIB dans les années à venir).

La part des dépenses publiques dans le PIB, qui selon le COR, « constitue l’indicateur déterminant pour évaluer la soutenabilité financière du système de retraite », serait stable à court terme (de 13,8 % en 2021 à 13,9 % en 2027) et même à long terme dans une fourchette de 12,1 % à 14,7 % en 2070.

La conclusion du COR est importante : « Au regard de ces résultats, il ne revient pas au COR de se positionner sur le choix du dimensionnement du système de retraite. Selon les préférences politiques, il est parfaitement légitime de défendre que ces niveaux sont trop ou pas assez élevés, et qu’il faut ou non mettre en œuvre une réforme du système de retraite »

Et d’ajouter « les résultats de ce rapport ne valident pas le bien-fondé des discours qui mettent en avant l’idée d’une dynamique…

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Auteur: Daniel Rallet