Retraites : pour Olivier Véran, la grève, c'est le « risque d'une catastrophe écologique »

« Mettre la France à l’arrêt, c’est prendre le risque d’une catastrophe écologique, agricole ou sanitaire », a déclaré le 1er mars Olivier Véran, à l’issue du conseil des ministres. Le porte-parole du gouvernement fait référence à l’appel à la grève reconductible lancé par les syndicats pour lutter contre la réforme des retraites.

Ce discours a fait bondir plusieurs personnalités écologistes, comme la députée Nupes Alma Dufour : « Vous pensiez avoir tout entendu comme argument antigrève de la part du gouvernement, c’était sans compter Olivier Véran, porte-parole d’un gouvernement condamné deux fois pour inaction climatique. » Pour l’économiste Maxime Combes, Olivier Véran « instrumentalise la grave crise écologique » et l’exploite à des fins politiciennes.

« La grève est profondément écologique »

Contrairement à ce que dit le porte-parole du gouvernement, une grève reconductible n’est pas une catastrophe pour l’écologie. Bien au contraire. « La grève est profondément écologique d’abord parce qu’elle limite la production. Mais pas seulement. La grève est aussi un moment suspendu qui nous libère, une forme de respiration, de pause alors que tout s’accélère autour de nous », expliquait à Reporterre l’économiste Geneviève Azam.

Quant à la « catastrophe sanitaire » promise par Olivier Véran, difficile de savoir à quoi il fait référence. Si catastrophe il y a, elle est due à la casse continue de l’hôpital public, à la dégradation sans fin des conditions de travail des professionnels du médical, et donc de la qualité du soin. Déjà, en 2020, Reporterre était parti à la rencontre de ceux pour qui la réforme des retraites était une goutte d’eau dans un vase déjà trop plein.

Pour ce qui concerne l’épidémie de Covid-19, dernière catastrophe sanitaire, certains responsables politiques et membres du monde de la santé ont lancé des enquêtes parlementaires et des procédures pénales afin que l’État rende des comptes quant à sa gestion de crise.

La France a perdu 100 000 fermes en dix ans

Enfin, concernant « la catastrophe agricole, » elle est déjà en cours et l’éventuel blocage des syndicats n’y changera rien. La France a perdu 100 000 fermes en dix ans. Le prix du foncier et l’artificialisation des sols rend l’installation de nouveaux paysans toujours plus compliquée. Et face à la crise de l’agriculture biologique, le gouvernement fait le service minimum.

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Auteur: Reporterre