Retraites : quatre journalistes contre Marine Tondelier (EELV)

Dimanche 8 janvier, la secrétaire nationale d’EELV, Marine Tondelier, était l’invitée de « Questions politiques », une émission diffusée simultanément sur Franceinfo et France Inter, en partenariat avec Le Monde. Le dispositif de cette émission hebdomadaire d’une heure, construit autour de trois éditorialistes et d’un présentateur, est réputé pour de mémorables et récurrentes gardes à vue du personnel politique de gauche, et ne laisse que de (très) maigres marges de manœuvre aux contestataires de l’ordre social. Nouvel exemple ce 8 janvier, où il fut question, en début d’entretien et pendant quinze minutes, de la future réforme des retraites.

Comme souvent sur le PAF, une émission comme « Questions politiques » cherche moins à faire entendre la parole de l’invité qu’à faire valoir l’invitant : trois têtes d’affiche de l’éditocratie, réunies chaque semaine autour du présentateur Thomas Snégaroff – en l’occurrence ce 8 janvier, Nathalie Saint-Cricq (France Télévisions), Carine Bécard (France Inter) et Françoise Fressoz (Le Monde). « L’interview » à proprement parler débute d’ailleurs après un passage obligé par trois éditoriaux successifs, tant le commentaire de ces grandes observatrices de la vie politique est jugé incontournable…

Et d’une originalité à couper le souffle : « Le pays bouge à chaque fois qu’il est acculé, pontifie à cette occasion Françoise Fressoz. Et il bouge de façon assez profonde parce qu’au fond, il sent que c’est l’opération de la dernière chance. […] Donc moi, ce que je sens comme philosophie […], c’est qu’au fond, on se réforme, on s’adapte, et c’est ce qui fait qu’on reste quand même une grande puissance qui compte. » De quoi largement présager de la suite… Car en tant qu’opposante à la réforme des retraites, Marine Tondelier perturbe incontestablement la « philosophie » de Françoise Fressoz. Ce qui lui vaut d’emblée, en guise de première question, un rappel à l’ordre :

Thomas Snégaroff : Vous avez écrit que vos baskets étaient prêtes, sous-entendu que vous êtes prête à descendre dans la rue, si j’ai bien compris ce que ça voulait dire… Vous n’avez pas d’abord envie d’écouter Élisabeth Borne qui mardi va présenter les grandes lignes [de la réforme des retraites] ?

Un sarcasme que l’on retournerait volontiers aux journalistes, n’ayant de toute évidence pas attendu le texte officiel de la Première ministre pour en faire la promotion, parmi lesquels…

La suite est à lire sur: www.acrimed.org
Auteur: Pauline Perrenot Acrimed