Retraites : une réforme plus juste pour les femmes, vraiment ?

La justification de ce recul vient d’évoluer sensiblement, puisque jusqu’à présent, n’étaient invoquée que la nécessité d’assurer l’équilibre financier. Constatant probablement que ce discours ne convainquait pas grand monde, l’objectif d’une réforme juste vient de réapparaître.

Ainsi, le ministre du travail Olivier Dussopt a assuré mercredi 30 novembre que la réforme a « un double-objectif absolument majeur : à la fois améliorer notre système, parce qu’il est injuste (…) et le redresser puisqu’il est en déficit ». La première ministre, Élisabeth Borne, a poursuivi sur ce nouveau registre en déclarant au 1er décembre que « pour faire une réforme juste pour les femmes, l’âge d’annulation de la décote restera à 67 ans. »

On ne reviendra pas sur la question du déficit, déjà assez largement démontée par ailleurs, pour commenter simplement ici la question des retraites des femmes : l’injustice majeure que constituent les inégalités de pension entre les femmes et les hommes n’est pas du tout prise en compte dans le projet de réforme, alors même qu’elles augmenteront très certainement avec les mesures de recul de l’âge et/ou d’allongement de la durée de cotisation. La pauvreté de nombreux et surtout nombreuses retraitées ne semble pas concerner nos dirigeants.

Ce qui suit reprend certains des éléments présentés dans le texte Retraites saison 2022.

Rappel de la situation des inégalités de pension entre les femmes et les hommes

Ces inégalités de pensions résultent des inégalités de salaire et de durée de carrière, et aussi du fait que les femmes sont plus souvent à temps partiel que les hommes. Mais de fait, la retraite amplifie les inégalités de salaires : si les salaires des femmes sont inférieurs en moyenne de 22 % à ceux des hommes (Insee 2022), leurs pensions de droit direct (c’est-à-dire sans la réversion) sont inférieures de 40 % à celle des hommes (Drees 2022).

Les carrières des femmes s’améliorant au fil du temps, les pensions des dernières générations parties en retraite sont supérieures à la moyenne de l’ensemble des retraité·es. Mais même en considérant les départs récents en retraite, l’inégalité reste importante : la pension moyenne de droit direct des femmes de la génération 1953 est encore inférieure de 33 % à celles des hommes.

Une réduction des inégalités très lente, et même stagnante

Lorsque nos dirigeants sont interpelés sur cette question, la réponse régulière est que ces inégalités se…

La suite est à lire sur: france.attac.org
Auteur: Christiane Marty