Réussite en maths : lutter contre les stéréotypes de genre avec le numérique

Le gouvernement entend relancer la lutte contre les stéréotypes de genre, a annoncé France Inter en cette rentrée 2022. Un objectif qui incite à considérer aussi ce qui se passe sur les écrans éducatifs, alors que les outils numériques sont de plus en plus utilisés en classe, notamment depuis la pandémie de la Covid-19.

Dans ce panel d’outils, on trouve des personnages virtuels, chargés d’assister les élèves lors de leurs apprentissages. Certains peuvent par exemple présenter un cours en ligne, d’autres répondre aux questions des participants sur les leçons et les exercices, ou bien encore leur donner des conseils et les encourager. Les élèves peuvent également interagir avec ces personnages via un «chat», on les appelle alors des chatbots.

Ces agents pédagogiques, incarnés dans des corps virtuels, sont capables de communiquer à travers leurs voix mais aussi leurs gestes et les expressions de leur visage. Ils peuvent être bénéfiques pour l’acquisition de connaissances, comme le montre une méta-analyse fondée sur 43 études.




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Cependant, certaines de leurs caractéristiques peuvent avoir un impact sur le processus d’apprentissage, par exemple le réalisme de leur allure, ou la façon dont ils communiquent avec les apprenants. Leur genre, qui peut se déduire de leur apparence, est l’un de ces éléments essentiels.

La «menace du stéréotype»

Alors que de nombreuses recherches en cognition sociale montrent l’impact du genre des apprenants et des enseignants sur les apprentissages scolaires, en informatique, peu d’études ont évalué l’effet du genre des agents pédagogiques. Or, les individus ont une propension à interagir avec les personnages virtuels comme s’ils étaient humains. Des études montrent alors que les comportements varient suivant leur genre et celui des agents, laissant supposer ainsi une influence non négligeable également dans le cadre des apprentissages.

Les travaux en psychologie sociale et cognitive ont montré, par exemple, que même lorsque les garçons et les filles obtiennent des résultats similaires en mathématiques, les filles expriment une anxiété plus élevée, plus d’inconfort, et un intérêt et une efficacité personnelle inférieurs en cours de mathématiques que les garçons.

Les parents eux-mêmes tendent à expliquer différemment les performances scolaires de leurs enfants selon leur sexe : ils attribuent la réussite de leurs fils en mathématiques à leur talent naturel, alors qu’ils expliquent celle de leurs filles par leurs efforts. En attribuant ainsi leurs bonnes notes à leur travail plutôt qu’à leurs compétences, les parents contribuent à soulever des doutes sur le fait qu’elles puissent continuer à réussir dans une discipline qu’ils pensent être de plus en plus compliquée. Alors qu’au contraire, ils encouragent les garçons à envisager leur…

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Auteur: Marjorie Armando, Doctorante en informatique et en psychologie cognitive, IMéRA