« Rien n’est fait, en France, pour que l’arabe soit bien enseigné »


Félix apprend l’arabe au lycée. Il a choisi d’écrire à Politis pour dénoncer les nombreux obstacles à l’apprentissage de cette langue. Il raconte également les amalgames provoqués par ce choix, mais aussi nos représentations sociales, dans un contexte où l’extrême droite instrumentalise tout ce qui rapporte de près ou de loin à l’islam.


Je viens d’entrer en terminale dans un lycée parisien. Dès la cinquième, j’ai décidé d’apprendre l’arabe en deuxième langue vivante (LV2). Les raisons sont nombreuses : c’est une langue parlée dans plus de 25 pays, dotée d’une histoire riche et donnant accès à une culture très importante, plus éloignée et plus vaste que les autres langues proposées – l’allemand par exemple. J’ai eu la chance que mon collège, établissement public, propose cet enseignement. Un fait très rare. En 2019, moins de 4 % des établissements du secondaire le proposaient.

Très vite, je me suis rendu compte des amalgames qui étaient faits. Comme si apprendre l’arabe était suspect.

Face à ce choix – que je reconnais isolé, tant nous sommes peu nombreux –, toujours les mêmes questions, teintées d’un désagréable soupçon : mais pourquoi avoir choisi l’arabe ? Des journalistes sont même venus dans ma classe pour faire un reportage. Très vite, je me suis rendu compte des amalgames qui étaient faits. Comme si apprendre l’arabe était suspect. Parce que dans l’imaginaire collectif nos représentations nous conduisent automatiquement à l’islam. Apprendre l’arabe signifierait s’intéresser à l’islam et, toujours selon nos représentations, préjugés et autres raccourcis, être potentiellement en cours de radicalisation.

Pourtant, l’arabe est une langue très pratiquée en France et elle est la cinquième langue la plus parlée au monde. Or rien n’est fait, pour les élèves comme pour les profs, pour…

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