Robert Guédiguian est né le 3 décembre 1953 à l’Estaque, l’un des quartiers nord de Marseille. Intellectuel engagé, il quitte le Parti communiste en 1980 et réalise l’année suivante, avec Frank Le Wita, son premier film, Dernier Été. En 1997, Marius et Jeannette le révèle au très grand public, enregistrant près de 3 millions d’entrées, et vaut à Ariane Ascaride le César de la meilleure actrice. Robert Guédiguian est aussi producteur au sein d’Agat Films.
Dans les dix premières minutes de votre nouveau film, Et la fête continue !, qui sort le 15 novembre, il est tout à la fois question de logement insalubre, de pauvreté, de solidarité, des difficultés de l’hôpital public, des écoles ou encore de l’accueil des exilés, de violences conjugales… C’est un film de notre époque. Comment la qualifiez-vous, notre époque ?
Robert Guédiguian : Nous vivons une époque de crises. Et je crois qu’il faut tout revoir de fond en comble. Rien n’est fini et tout commence, comme le dit l’un des personnages, à la fin du film. La crise est tellement générale que je me suis dit que je pouvais essayer de brasser, dans un même film, un maximum de problématiques contemporaines qui me touchent jusque dans mon intimité. Je m’aperçois aujourd’hui que ce film se présente un peu comme un journal intime. Mon journal intime. Comme si j’avais pris des notes sur une journée, sur toutes les choses du monde qui m’irritent. Un journal intime très déguisé, très incarné aussi. Et le cinéma, si on ne l’incarne pas, ça devient très difficile pour le public. C’est à ce titre que je revendique
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Auteur: Pierre Jacquemain