Roland expulsé de sa maison par des squatteurs ? Histoire d'une fake news à la française.

Début février à Toulouse (du 7 au 14 février 2021), la Dépêche, la mairie de Toulouse, des groupes et individus notoires de l’extrême droite radicale ont construit une fake news dans le but de manipuler des toulousain.e.s et de s’en servir pour atteindre leurs objectifs politiques.

Agressions, mensonges médiatiques, manipulation par l’extrême droite et le pouvoir local, haine anti-pauvres : tous les ingrédients d’une bonne fake news sont réunis ! Plus grave esncore, les conséquences de cette histoire de manipulation s’orientent vers des activités miliciennes et fascisantes : les anti-squatteurs ont émis des menaces contre un local associatif (qui réunit une bibliothèque féministe, un local syndical, un lieu d’entraide, de rencontre et de solidarité populaire), d’autres squats d’habitation précaires, et aussi des réseaux citoyens de gauche, et des personnes nominativement ciblées pour leur engagement dans les luttes sociales.

Les néo-fascistes n’ont certes plus de parti de masse, mais ils savent parfaitement utiliser les médias de masse pour diffuser leurs intox et leur haine dans la population.

RAPPEL DES FAITS

Acte 1

Début septembre 2020, un groupe de jeunes précaires décide d’occuper une maison abandonnée située au 83 avenue de Fronton à Toulouse. Comme à chaque fois dans cette situation, l’occupation est assez vite constatée par un huissier, un dépot de plainte a lieu et une procédure judiciaire commence, selon les lois de la République.

Acte 2

Le 3 février 2021, le gouvernement français annonce la prolongation exceptionnelle de la trève hivernale, qui empêche l’expulsion des personnes vivant en squat en plein hiver. Cette trève qui se termine habituellement fin mars est prolongée jusqu’au 1er juin 2021.

Acte 3

Le dimanche 7 février 2021, la Dépêche publie un article au titre fort, qui ne vous laisse pas indifférent : Toulouse, Roland, 88 ans, expulsé de sa maison par des squatteurs qui ont changé toutes les serrures.

En lisant cet article, on ressent de la tristesse, de la colère et beaucoup d’injustice dans cette situation (or personne n’ignore que les journalistes savent comment utiliser ces émotions pour provoquer une réaction de leur public). On a l’impression qu’une bande de délinquants professionnels est arrivée un beau jour chez Roland, qu’ils l’ont mis à la porte et ont ensuite changé les serrures. Nous verrons plus loin qu’il n’en a rien été.

L’article est soigneusement publié le dimanche, jour de lecture du journal par excellence,…

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Auteur: IAATA