Rozenn, en boulot étudiant chez Chronodrive, risque d’être licenciée pour un tweet

Rozenn Kevel, étudiante, a été mise à pied par son employeur Chronodrive pour avoir publiquement dénoncé le gaspillage alimentaire de l’entreprise dans un Tweet. Travaillant pour subvenir à ses études, cette jeune syndiquée et militante lutte également en interne contre des conditions de travail extrêmement difficiles et le sexisme ordinaire qui sévit sans conséquence au sein de l’entreprise. La direction de Chronodrive, filiale du groupe Auchan, a démenti entamer une procédure pour l’engagement de la jeune femme en interne. Rozenn a pris le temps d’expliquer les combats qu’elle mène et la dureté du quotidien des employés pour La Relève et La Peste.

LR&LP : Pouvez-vous vous présenter en quelques mots et expliquer ce qui vous a décidé à prendre la parole publiquement ?

Je m’appelle Rozenn, j’ai 19 ans, je suis étudiante à Toulouse, dans le quartier du Mirail, en première année d’économie et sociologie. Depuis bientôt un an, je travaille pour financer mes études chez Chronodrive, dans le plus grand magasin de Toulouse qu’on appelle souvent « L’usine » et qui emploie 120 personnes et 2 500 personnes dans toute la France. À côté, je milite au NPA-Révolution Permanente et au collectif féministe Du Pain et Des Roses.

Je travaille à temps partiel, 12h par semaine, selon le principe de modulation, qui veut dire que je travaille selon les besoins, entre 3 h et 24 h par semaine. Le temps de travail effectué est régulé tous les six mois. En pratique, quand on travaille 12 h, on ne fait jamais moins, mais plus souvent 15h, mais on est jamais payé en heures supplémentaires.

Je gagne 420 € par mois, dans des conditions de travail très dures.

Ces emplois se trouvent au bas de l’échelle salariale et des avantages sociaux, avec trois minutes de pause par heure travaillée non rémunérées. Avec cela, ni le temps d’habillage, ni le temps de transport ne sont payés. Ces 420 €, ce n’est même pas le prix de mon loyer. Je touche 200 € de bourse et mes parents m’aident un peu… 

Rozenn Kevel, étudiante, salariée, syndiquée et militante

LR&LP : Quel est le quotidien d’un.e salarié.e chez Chronodrive ?

Je suis préparatrice de commande. En arrivant le matin, je prends un chariot que je ne vais pas quitter pendant quatre heures et que je remplis de caisses. J’ouvre ensuite une commande et commence à faire le tour de mon secteur optimisé minutieusement pour aller le plus vite possible et que les produits restent dans le meilleur état.

À…

La suite est à lire sur: lareleveetlapeste.fr
Auteur: Matthieu Delaunay