Comment caractériser la Russie actuellement, dans le contexte de la guerre en Ukraine et d’un pouvoir poutinien qui s’est installé depuis près de 25 ans ? Michael Pröbsting discute ici les thèses de l’économiste et militant argentin Claudio Katz sur ce sujet, dont nous publierons également très bientôt la réponse.
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Claudio Katz, un professeur progressiste de l’université de Buenos Aires, a publié un essai en quatre parties intitulé « La Russie est-elle une puissance impérialiste ? »[1] Katz est Membre des « Economistas de Izquierda » [Économistes de Gauche] et bien connu non seulement en Argentine mais encore dans toute l’Amérique latine. Sa thèse centrale est que la Russie n’est pas une puissance impérialiste mais plutôt « un pays semi-périphérique harcelé par les États-Unis » et « un empire non hégémonique en gestation ».
Je soutiens qu’un tel point de vue est erroné. Depuis 2001, je défends la thèse selon laquelle la Russie est une puissance impérialiste[2]. Comme je suis l’un des rares défenseurs de la thèse de la Russie impérialiste à laquelle Katz se réfère dans son essai, il m’a paru nécessaire de répondre à sa critique.
Par ailleurs, d’autres raisons plus importantes justifient également une telle entreprise. Pendant de nombreuses années, la discussion sur le caractère impérialiste ou non de la Russie (et de la Chine) a été traitée par la plupart des socialistes comme une question théorique plutôt abstraite. Elle ne suscitait en fait que peu d’intérêt. Le 24 février, date à laquelle Poutine a envahi l’Ukraine, la situation a toutefois changé. Désormais, de nombreuses personnes considèrent que cette question théorique a d’importantes conséquences pratiques pour la stratégie et la tactique politiques des socialistes !
Une discussion critique de l’essai de Katz est ainsi particulièrement importante car son concept ne parvient pas à saisir la…
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Auteur: redaction