Après Introspection, son premier film documentaire consacré aux paysages du Mercantour – et à l’intériorité qu’ils permettent d’approcher – le photographe Lionel Prado réalise S’abandonner au sauvage. Cette fois-ci, il s’immerge dans le Grand Nord Canadien. Mais comme pour son précédent court-métrage, il s’agira à nouveau de renouer avec cette part de soi oubliée, dont le manque se fait sentir quand la course effrénée de la modernité nous submerge : la nature. Si ce mot n’a eu de cesse d’être redéfini depuis que l’humain est philosophe, à tel point qu’on s’accorde rarement sur son sens, il continue de sonner comme une évidence dans l’esprit de celui qui lui fait face. Un état particulier dont cette nouvelle épopée se fait la témoin. Découverte.
https://www.youtube.com/watch?v=S6x9iewu4S0
Pour réaliser ce film, Lionel Prado a passé trois mois dans le Grand Nord du Canada. Avide de revenir à un essentiel qu’il sent trop loin, il décide de se jeter à corps perdu dans une nature qu’il ne connaît pas et dans des conditions qu’il ne maîtrise pas totalement. A l’opposé des injonctions du quotidien contemporain qui demandent excellence, conformisme et performance permanente.
Pendant 25 jours, il va suivre le cours de l’eau, sur 500km de rivières sauvages dans lesquelles il pourra échouer pour le meilleur. Il y croisera des animaux libres, des paysages spectaculaires, mais surtout le silence et la nuit. Deux surgissements précieux qu’on rencontre peu, pas assez, dans nos environnements majoritairement aménagés, protégés, calibrés. Immersion au sein de cette parenthèse particulière et magique.
La nature sauvage existe-t-elle encore vraiment ? Et devons-nous forcément en profiter ?
Ainsi l’aventurier cinéaste formule-t-il, dans son carnet de bord, l’urgence de son sentiment : « Avant de parcourir le Grand Nord, je ne pouvais imaginer qu’il existait encore des territoires aussi sauvages, vastes et intacts. Des endroits sans aucune présence humaine où seules les traces d’orignaux, d’ours et de loups se dévoilent. Il en reste un souvenir d’une ultime liberté, déconnecté du monde, à vivre des moments de silence autour des feux de camp » .
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Le photographe réalisateur a raison de s’en émerveiller. Aujourd’hui, seuls 3% des écosystèmes mondiaux sont intacts. C’est une infime partie de la planète. Tout le reste, les autres 97%, a été transformé, impacté, infrastructuré, voire exploité…
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Auteur: Sharon Houri