Sabotages : les militants antibassines en procès

Les antibassines sont de nouveau face aux juges : deux procès ont lieu les 5 et 6 janvier contre des militants accusés de sabotage. Jeudi 5 janvier, deux militants accusés d’avoir participé à la dégradation de la bassine de Cram-Chaban (Charente-Maritime) le 6 novembre dernier sont jugés à La Rochelle (Charente-Maritime). L’un des prévenus, Nathanaël B., parle de « désarmement » pour qualifier le découpage et l’incendie des bâches étanchéifiant cette réserve d’eau immense destinée aux agro-industriels. Ce soigneur animalier, également coprésident de l’ONG environnementale Makigo, souligne que la bassine en question a été déclarée illégale par la cour d’appel de Bordeaux — à cause d’étude d’impact défaillante. Il encourt avec l’autre prévenu une peine de cinq ans pour dégradations.

Les Soulèvements de la Terre, l’un des collectifs qui s’opposent aux bassines, invitent leurs soutiens à se rassembler devant le tribunal à 12 h 30 avec des cutters sans lame, l’outil utilisé pour le découpage de la bâche. Ils veulent ainsi rappeler que ce procès ne vise pas seulement deux personnes mais les 3 000 manifestants présents ce jour-là. L’avocat de la défense, Maître Huriet, veut plaider l’état de nécessité, une notion juridique qui consiste à autoriser une action illégale lorsque celle-ci empêche un dommage plus grave. En effet, les mégabassines empêchent les nappes phréatiques de se recharger et aggravent la sécheresse qu’elles sont censées combattre.

Du grain dans le réservoir d’une tractopelle

Le lendemain, vendredi 6 janvier, cinq autres militants, dont plusieurs agriculteurs, seront jugés à Niort (Deux-Sèvres). Deux d’entre eux sont accusés d’avoir saboté une tractopelle en versant du grain à l’intérieur du réservoir lors d’une manifestation sur le chantier de la bassine de Mauzé-sur-le-Mignon en septembre 2021. Les trois autres auraient jeté des projectiles en direction de gendarmes. Ils risquent jusqu’à sept ans d’emprisonnement, selon leur avocat. La Confédération paysanne va organiser un rassemblement en soutien aux prévenus devant le tribunal de Niort à 12 h 30. « Ce n’est pas un combat des écolos versus les agriculteurs. La bataille, c’est contre l’agro-industrie », assurait le porte-parole de la Confédération paysanne, Nicolas Girod.

Les opposants à ces mégabassines dénoncent un acharnement judiciaire à leur encontre. Le 28 novembre dernier, cinq militants interpelés lors de la manifestation contre la bassine de Sainte-Soline ont été condamnés à entre deux et trois mois de prison avec sursis. Une cellule d’enquête a constitué deux dossiers à charge contre les prévenus du 5 et…

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Auteur: Reporterre