Rendez-vous à 9 heures devant la commission des lois de l’Assemblée nationale, 11 heures devant celle du Sénat. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a enchaîné les auditions mercredi 5 avril. Il a déroulé devant les parlementaires la même présentation à deux heures d’intervalle. Une opération de communication qui lui a permis de marteler son idée-force : les violences en manifestations, qu’elles soient contre les retraites ou les mégabassines, sont liées à une « infiltration de l’ultragauche ».
« Ce qui pose problème, ce ne sont pas les manifestations en tant que telles, a déclaré le ministre devant les députés. Ni le maintien de l’ordre en tant que tel. Ce qui pose problème, c’est […] la présence extrêmement forte de ce que les services de renseignement appellent l’ultragauche qui a souhaité infiltrer le mouvement social, en prendre la direction, je dirais le prendre en otage. »
Ainsi, selon le ministre, les manifestations contre la réforme des retraites auraient pris un tournant violent à partir du moment où cette « ultragauche » aurait décidé de s’en mêler à partir du 16 mars. Et la lutte contre les mégabassines se serait radicalisée à leur contact.
Le ministre a une nouvelle fois déroulé son discours sur les événements à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) : la manifestation contre les mégabassines était interdite ; les autorités ont saisi de nombreuses « armes » dans les jours qui ont précédé lors de contrôles routiers ; les organisateurs de la manifestation — « je mets des guillemets à “organisateurs” », a précisé le ministre — ont refusé de s’organiser avec la préfecture ; les services de l’État s’étaient très bien préparés, y compris par une réunion présidée par la Première ministre. Les forces de police n’auraient fait que se préparer à un déferlement de militants violents. « Personne n’a respecté l’État de droit », a insisté le ministre. Il a également montré un tract diffusé par les organisateurs aux manifestants pour se prémunir contre la répression, montrant « une préméditation de la violence », selon lui.
Le fait que les secours aient pu être ralentis par les forces de police est une « fake news », a-t-il insisté, ignorant et contestant donc les témoignages et informations recueillis par Reporterre, Mediapart ou Le Monde. M. Darmanin a aussi martelé que les organisateurs de tout événement sont « les responsables des secours », et que des moyens importants avaient été déployés par la préfecture.
Un discours fortement contesté par Les Soulèvements de la Terre, qui déjà la veille de l’intervention du ministre anticipaient les éléments de langage. Sur Twitter,…
La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Reporterre