Sainte-Soline : la grenade GM2L, l'arme de guerre qui déchire les corps

Après la répression massive de la manifestation à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) contre les mégabassines, la polémique enfle sur les armes des forces de police. Les grenades tirées au cours de la journée du 25 mars ont gravement mutilé des dizaines de personnes. Les organisateurs estiment à 200 le nombre total de blessés. Au-delà de Serge, cet homme de 32 ans toujours dans le coma, touché par une grenade lacrymogène, les GM2L ont causé bien d’autres mutilations.

Huit ans après la mort de Rémi Fraisse à Sivens par la grenade d’un gendarme, et malgré l’interdiction de certains types de projectiles, l’histoire se répète. Sans que les autorités ne se remettent en cause.

Dans une note des renseignements, que France inter s’est procurée, la Sous-direction de l’anticipation opérationnelle de la gendarmerie (SDAO) légitime, au contraire, l’usage de ce type d’arme. Elle affirme que « les black blocs sont seulement sensibles (sic) aux grenades GM2L ». Les multiples tirs, couplés à l’utilisation de quads, auraient permis selon eux de mettre en « échec les manifestants qui se seraient repliés, affaiblis et déroutés » vers la commune de Melle où se trouvait la base arrière. Les auteurs insistent sur le moral des manifestants, « psychologiquement éprouvés » par l’usage de ces armes et vantent la stratégie « victorieuse » des forces de police. Malgré ses terribles conséquences humaines.

La remplaçante de l’ancienne grenade GLI-F4

Les grenades GM2L ont causé de très graves blessures. Selon un premier bilan des équipes médicales en lien avec Les Soulèvements de la Terre, une personne aurait perdu l’usage de son pied.

On compte aussi parmi les manifestants de nombreuses plaies délabrantes sur les visages, des hématomes aux yeux qui pourraient entraîner une cécité, des éclats de grenades dans les mollets, les cuisses ou les bras avec la perte de morceaux de chair, des brûlures aux jambes, des nécroses au niveau des fesses, des plaies aux testicules, des douleurs gastriques et des lésions auditives. La détonation d’une grenade GM2L dépasse les 165 décibels. À 5 mètres, elle surpasse le bruit d’un avion au décollage, bien au-dessus du seuil de douleur sonore.

« C’était une boucherie »

Plusieurs témoins ont raconté aussi les explosions au milieu de la foule à 200 mètres de la première ligne et les tirs sans aucune visibilité dans l’épaisseur des nuages de gaz lacrymogène. Pendant deux heures, l’usage intensif de GM2L a transformé la manifestation de Sainte-Soline en véritable « boucherie ». Comment en est-on arrivé là ?

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Auteur: Gaspard d’Allens Reporterre