Sanctions contre la Russie : le nucléaire et TotalÉnergies épargnés

Le transport de pétrole et de gaz passe par exemple par le port de Mourmansk, en Russie. Ici, en 2015. – Flickr/CC BY-NC-SA 2.0/Grid-Arendal

Ukraine
Monde

De nouvelles sanctions européennes contre la Russie. Mardi 15 mars, l’Union a interdit aux entreprises européennes de réaliser de nouveaux investissements dans le secteur de l’énergie à l’est de l’Ukraine. Elles ne pourront donc plus prendre des participations ni fournir des prêts ou des subventions à des acteurs russes du secteur. Celles qui se risqueraient à investir dans l’exploration ou la production de gaz, de pétrole, de charbon ou d’électricité en Russie pourraient être sanctionnées.

Plusieurs dérogations (et de taille) ont toutefois été accordées. À la suite de réclamations de la France et de certains pays de l’Est, les investissements dans le nucléaire restent autorisés. « Beaucoup d’États membres, en Europe de l’Est, utilisent encore des réacteurs nucléaires produits en Russie », a confié un haut fonctionnaire de la Commission européenne à nos confrères de Contexte. La France expédie par ailleurs de l’uranium de retraitement en Russie depuis 2021.

TotalÉnergies pourra poursuivre ses activités

L’Allemagne a également insisté pour que le transport d’énergie de Moscou vers l’Union soit exclu de la liste des sanctions. Les entreprises détenues par l’État russe (comme Gazprom ou Rosneft) pourront également continuer d’effectuer des transactions avec des acteurs européens, à condition que cela soit dans le but de fournir de l’énergie à l’Union européenne, qui reste ultradépendante des produits fossiles russes. La Russie représente 45 % du gaz, 45 % du charbon et 25 % du pétrole importés par les Vingt-Sept.

D’autre part, ces sanctions ne concernent que les nouveaux investissements, et non ceux d’ores et déjà réalisés par les compagnies énergétiques européennes en Russie. TotalÉnergies, qui a déjà investi plusieurs dizaines de milliards d’euros sur place, pourra donc poursuivre ses activités. Lundi 7 mars, le PDG du groupe, Patrick Pouyanné, avait affirmé avoir eu « des discussions » avec les « plus hautes autorités » françaises, et n’avoir pas ressenti de « pression de leur part » pour quitter la Russie.

Autre secteur visé par les Vingt-Sept : le luxe. Depuis le 15 mars, la vente, le transfert ou l’exportation d’un…

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Auteur: Reporterre