Sandrine Rousseau : « Je voterai Macron, il n'y a pas de doute »

Femme politique écologiste, membre du parti Europe Écologie-Les Verts (EELV), Sandrine Rousseau a été en deuxième position lors de la primaire écologiste fin septembre 2021.

Écoutez Sandrine Rousseau dans Les Grands entretiens de Reporterre :

Reporterre — Nous sommes quelques jours après le premier tour de la présidentielle, les électeurs et électrices ont le choix entre Emmanuel Macron (LREM) et Marine Le Pen (RN), Jean-Luc Mélenchon (LFI) étant arrivé troisième avec 1,5 % de voix d’écart. Comment analysez-vous cette situation ?

Sandrine Rousseau — Pendant tout son mandat, Emmanuel Macron a cherché à faire monter et à banaliser les idées d’extrême droite. Il l’a fait de mille et une manières, en invitant les personnes à sa table, en faisant des lois comme la loi Séparatisme, en évacuant des camps [de migrants] comme à Calais. Et puis, il a eu une forme de connivence, de convivialité avec des gens comme [Philippe] de Villiers ou Éric Zemmour. Quand on joue avec les allumettes, il se peut que la maison prenne feu. On est dans cette situation.

Ce duel aurait-il pu être évité ?

Oui, si Macron avait fait ce qu’il a dit qu’il ferait en 2017, c’est-à-dire donner des gages à la gauche. Aujourd’hui, c’est de sa responsabilité d’aller chercher un électorat de gauche et écologiste qu’il n’a cessé d’humilier pendant cinq années. Sinon il ne passera pas [au second tour].

Moi, je voterai Macron, il n’y a pas de doute. Mais c’est de l’humiliation de dire à quelqu’un qui est chômeur : « Vous allez devoir traverser la rue ou alors on diminuera vos allocations chômage ; parce qu’avec trop d’argent vous restez sur votre divan affalé à regarder la télé. » C’est du non-respect. C’est ce qui a été fait aux Gilets jaunes. Et puis avec cette loi Climat absolument incroyable…

Il faut qu’il descende de son piédestal, qu’il regarde cet électorat comme un électorat qui revendique des choses et qu’il lui donne des signes.

Ce n’est pas seulement une question de personne. Que représente-t-il, en fait ?

Une politique ultralibérale des années 1980. C’est cela qui est fou ! L’histoire du RSA avec les 15 ou 20 heures par semaine de travaux dus à la collectivité, cela avait été mis en place en Allemagne avant Angela Merkel !

C’est comme si l’on avait quarante ans de retard sur une politique néolibérale, dont on a vu dans tous les autres pays qu’elle faisait nettement progresser la pauvreté et les inégalités, et qu’elle mettait les gens…

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Auteur: Hervé Kempf Reporterre