Sandrine Rousseau : « Les graines semées vont continuer à pousser »

Pantin (Seine-Saint-Denis), reportage

Les yeux rougis par le chagrin, Benjamin, la trentaine, serre un de ses amis dans ses bras. Il est 17 h 30, les chiffres viennent d’apparaître sur le téléphone de tous les militants : Sandrine Rousseau a perdu la primaire des écologistes. L’économiste a récolté 48,97 % des voix, contre 51,03 % pour le député européen Yannick Jadot. Seuls quelque 2 000 votes ont séparé les deux finalistes, sur plus de 104 000 participants au scrutin.

Regroupés dans le restaurant Les Relais solidaires à Pantin (Seine-Saint-Denis), les partisans de Sandrine Rousseau ont accusé le coup, mardi 28 septembre. Entre deux accolades, Benjamin a séché ses larmes. « Je suis déçu forcément, mais fier aussi, a expliqué ce soutien de la première heure, foulard rouge à pois blancs noué autour du cou. On a accompli quelque chose de fort : on a donné une voix aux personnes les plus précaires, qui n’en ont pas d’habitude dans les débats. » Plus loin, un verre de vin à la main, Clémence a tenu le même discours : « Bien sûr qu’on est déçus. Mais pendant un mois, on a parlé de l’écoféminisme sur tous les plateaux télé : c’est quand même énorme ! » Sandrine Rousseau a aussi semblé voir le verre à moitié plein. « Ne soyez pas tristes ce soir. Ce qu’on a semé là, ce sont des graines qui vont continuer à pousser », a-t-elle assuré à ses partisans, avant de s’élancer avec eux sur la piste de danse.

Il n’empêche qu’une question reste en suspens : et maintenant ? Dans le restaurant, certains militants n’hésitaient pas à exprimer leurs réticences à soutenir le gagnant Yannick Jadot — comme le veut la règle de la primaire. « Je crois moins à sa stratégie », a grimacé Kévin. « Il rassemblera moins les gens qui ne vont pas voter d’habitude », a ajouté Mélanie. « Si je vais le soutenir ? D’emblée, je dirais non, a affirmé Robin. Mais cela dépendra des signes qu’il envoie. S’il trouve une manière d’intégrer la belle équipe que nous avons été, peut-être que je le soutiendrai. »

Sandrine Rousseau applaudie par ses soutiens, dont Alice Coffin (à d.). © Anna Kurth/Reporterre

« On ne peut pas balayer 49 % des électeurs d’un revers de la main »

Des signes, il n’y en a pourtant pas eu beaucoup durant la soirée. Quelques minutes après l’annonce des résultats, Sandrine Rousseau s’est dirigée vers le quartier général de son rival, établi sur une péniche. Là, les deux finalistes ont échangé quelques…

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Auteur: Justine Guitton-Boussion (Reporterre) Reporterre