Fermée à deux reprises durant la pandémie, subitement devenue priorité nationale après l’assassinat de Samuel Paty, mais aussi promise à disparaître petit à petit dans les nuages des écrans tactiles et des logiciels éducatifs : l’école est au centre des débats. Pour en explorer les couloirs et les salles, c’est à Grenoble que la fine équipe de Z a posé ses valises cette année.
La capitale des Alpes qui a fait de l’éducation sa « priorité » avec 11 millions d’euros dédiés à la retape « verte » des écoles est aussi le lieu d’une expérience pédagogique historique menée dans le quartier de la Villeneuve : une dizaine d’établissements publics investis dans les années 1970 par des instits révolutionnaires pour tenter d’y inventer une école nouvelle. 50 ans après, qui se pose encore aujourd’hui la question d’une transformation radicale de la société depuis l’école ? Atsem en grève, instits désobéissants ou en excursion dans la forêt, mères en colère, la revue Z s’est introduite masquée dans les salles de classe de Grenoble pour explorer les chemins d’une école ouverte, en prise avec le vivant, féministe, décoloniale et émancipatoire.
L’article qui suit est extrait de ce 14e numéro paru le 14 mai et dont vous trouverez le sommaire ici
Sans Contact
Depuis un demi-siècle, ministres et entreprises œuvrent ensemble à la numérisation de l’école pour sabrer le métier d’enseignant·e et former une main-d’œuvre adaptée au marché du travail. Si le confinement a d’abord semblé marquer l’occasion d’étendre plus clairement ce projet à l’école primaire, il pourrait bien avoir eu des effets inattendus…
Au moment de franchir le seuil des salles de classe grenobloises, on espérait presque, dans un mélange de peur et d’excitation, découvrir les horreurs produites par les lubies technophiles des différents ministres de l’Éducation : des tablettes et des tableaux interactifs à la place des ardoises et du tableau noir, des digital natives rivé·es sur leur smartphone dès le CP et des instits techno-babas. Spoiler : on n’a (presque) rien trouvé de tout ça. On a plutôt discuté avec le précédent élu municipal aux écoles qui a dû batailler pour que les ordinateurs de chaque classe soient équipés sous GNU/Linux, un système d’exploitation libre (il a réussi). Et dans les classes, on a retrouvé les bonnes vieilles cartes aux murs, des dessins, des schémas d’anatomie. Souvent seuls au fond de la classe, comme punis, deux gros…
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Auteur: lundimatin