Santé cardiovasculaire et minorités sexuelles : vers une meilleure prise en compte en France ?

Au cours des dernières décennies, cliniciens, chercheurs en santé publique et autorités publiques ont pris conscience du fait que les minorités sexuelles et de genre (LGBTQI+) ont des besoins spécifiques en matière de prévention et de soins de santé, en partie liés à des disparités socio-économiques et des expériences de discrimination.

Si, dès les années 1980, l’épidémie de VIH a mis un coup de projecteur sur le sujet, les recherches menées plus récemment ont permis de souligner l’existence d’inégalités en matière de santé et d’accès aux soins dans d’autres domaines que celui des maladies infectieuses.

Des études antérieures conduites principalement aux États-Unis et aux Pays-Bas avaient documenté des disparités concernant les facteurs de risque de maladies cardio-vasculaires des minorités sexuelles, par rapport aux personnes hétérosexuelles – par exemple, des différences concernant les facteurs de santé cardio-vasculaires liés au style de vie comme le tabagisme, l’alimentation déséquilibrée et la sédentarité. Les données sur les facteurs de santé biologiques tels que la glycémie, la pression artérielle et les lipides sanguins sont en revanche insuffisamment décrits dans cette population.

Alors que les maladies cardio-vasculaires représentent la première cause de mortalité dans le monde, il semblait essentiel d’obtenir également une photographie de la santé cardio-vasculaire des minorités sexuelles en France. Les maladies cardio-vasculaires représentent la deuxième cause de mortalité après les tumeurs en France (135 000 décès sur les 667 000 enregistrés en 2020, soit 20 % de la mortalité toute cause, contre 25 % pour les tumeurs). En outre, en 2018, 4,1 millions de Français du régime d’Assurance général étaient traités pour une maladie cardio-neuro-vasculaire.

C’est pour répondre à cet enjeu, ainsi qu’aux disparités observées chez les personnes LGBTQI+, que

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Auteur: Jean-Philippe Empana, Directeur de recherche, Centre de recherche cardiovasculaire de Paris, équipe Épidémiologie intégrative des maladies cardiovasculaires, INSERM U970, Université Paris Cité, Inserm