Sauvage, poète et guetteur d'incendies, Gary Snyder

De la Beat Generation, en France on connaît surtout Jack Kerouac, Allen Ginsberg et William Burroughs…

« Thoreau disait ; ‘‘Je cherche un état sauvage que nulle civilisation ne supporterait.’’ Cela n’est en rien difficile. Ce qui est plus difficile à concevoir, c’est une civilisation qu’un état sauvage pourrait supporter, et pourtant, c’est exactement le but à atteindre. L’environnement naturel n’est pas seulement la ‘‘condition d’existence du monde’’, il est le monde. »Gary Snyder, L’étiquette de la liberté

De la Beat Generation, en France on connaît surtout Jack Kerouac, Allen Ginsberg et William Burroughs. On the road, Howl et Naked lunch sont incontestablement et très distinctement des repères littéraires de premier plan. Bob Kaufman a eu ici ses lecteurs, Gregory Corso et Ferlinghetti aussi (ce dernier a disparu plus que centenaire en 2021). Joël Cornuault, son traducteur a beaucoup fait pour la découverte de Kenneth Rexroth. Jack Spicer est apparu tardivement en langue française, d’autres restent assez méconnus (Michael McLure, Philipp Lamantia, Philip Wallen  …). Sans compter les femmes, que l’on découvre ici depuis peu : Janine Pommy Vega, Anne Waldman, Diane di Prima, etc . Ou Joanna Kyger, qui fut quelques années la femme de… Gary Snyder.

Gary Snyder, figure discrète mais essentielle de ce « mouvement », il n’est que de lire The Dharma Bums (Les Clochards célestes) pour s’en rendre compte ou d’entendre son auteur, Jack Kerouac, en résumer le portrait : « le type le plus fou et le plus intelligent que nous ayons rencontré ». C’est ce jeune type doué qui transmet la culture bouddhique à ses amis poètes, et pratique la méditation sans jamais se prendre au sérieux. En regard d’une inclination à l’exubérance et à l’autodestruction si présente chez certains de ses complices, Gary Snyder incarne au contraire, comme l’écrit un de ses commentateurs, « les valeurs positives et la capacité à une jouissance sans entraves de l’univers » . Et il est celui qui construit un rapport de force avec la civilisation en cours.

AU DIABLE VOTRE CULTE DE LA FERTILITÉ

Au diable votre culte de la fertilité, je
n’ai jamais eu envie d’être fertile,
pour vous ce monde n’est qu’
un énorme et foutu con, pas vrai. Tout
y entre et en sort comme dans un hall de
gare super, non ?
tous ces gens qui font leur trip.
eh ben ça ressemble à ça, elle dit
– elle arrache la poule à son nid, attrape
un œuf et le lui lance en plein…

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Auteur: lundimatin