Sauver le climat et la biodiversité, comment être solidaire et aider les pays les plus pauvres à trouver des fonds ?

En 28 ans de discussions sur le climat (depuis Berlin en 1995) et un peu plus sur la biodiversité (depuis Nassau en 1994), le moins que l’on puisse dire est que les avancées côté finance semblent lentes, très lentes. Le secteur hoquette bien un peu, verdit ici ou là quelques actifs, mais la tendance ne s’inverse pas. La finance n’est toujours pas au rendez-vous de son siècle.

Le doute scientifique n’existe plus sur le fait que le changement climatique et la perte de la nature sont directement liés au mode de vie et de consommation contemporains. À technologie inchangée, il n’est pas possible à l’ensemble de l’humanité de consommer autant de ressources naturelles et d’émettre autant de CO2 qu’un occidental moyen en 2023. Il est acté de plus que la question climatique et celle de la biodiversité sont « le grand problème d’action collective du monde ». Aucun pays ne pourra résoudre la question tout seul.

Il fait aussi consensus que la question sociale, et plus précisément l’équité, est déterminante pour la faisabilité des politiques publiques. Les solutions favorables au climat et à la nature, quand elles doivent se traduire par des diminutions de consommation, de mobilité ou de niveau de vie, ne sont pas socialement acceptées.

Il a également été bien identifié que chaque pays, comme chaque individu, estime que ses émissions sont légitimes. Ce serait aux autres de faire des efforts pour limiter leur empreinte environnementale. La situation rappelle le paradoxe de Mancur Olson, selon lequel un grand groupe peut rester paralysé dans ses actions même s’il existe un consensus sur les objectifs et les moyens. Chaque individu imagine qu’il n’est qu’une petite goutte d’eau. Son action individuelle isolée ne lui rapportera rien, tandis que s’engager représente un coût immédiat. Il est donc peu probable que les choses évoluent sous l’effet de la simple bonne volonté.

Qui doit payer…

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Auteur: Régis Marodon, Conseiller senior sur la finance durable, Agence française de développement (AFD)