Savoie : le combat d’un apiculteur pour sauver 35ha de terres arables remplies de biodiversité

À Aiton, au cœur de la Savoie, Florent Caullireau, apiculteur, lutte pour sauvegarder un îlot de biodiversité bientôt englouti par l’extension de la zone industrielle locale. Si rien n’est fait, 35 hectares de terres arables et de vergers disparaîtront sous le béton, privant les abeilles d’un espace de butinage idéal.     

La ville s’étend, la nature trinque. Cette fois-ci, c’est entre Chambéry et le parc naturel de la Vanoise que ce massacre discret, mais si ordinaire a lieu.

À cheval sur les communes d’Aiton et de Bourgneuf, Alp’Arc, le parc d’activités actuel, couvre déjà une surface de 70 hectares, le long de l’axe autoroutier Lyon-Turin (A43), au nord, et d’une ligne ferroviaire, au sud. 

Tout autour de ces nappes de béton, ces parkings, ces mornes bâtiments, « une vue de carte postale » : les Alpes immenses, majestueuses, des bois, des terres arables, des vergers à flanc de montagne, préservés jusqu’ici de l’urbanisation galopante.

Développement économique oblige, les 26 entreprises du parc d’activités ne suffisent plus à son gestionnaire, le Syndicat mixte de l’Isère et de l’Arc en Combe de Savoie (SISARC), qui cherche depuis longtemps des moyens de l’agrandir. 

Le parc d’activités Alp’Arc accueille actuellement 26 entreprises avec 300 salariés. Il veut s’étendre.

C’est chose faite. Au terme de plus d’une décennie de préparation, d’études et de négociation, les promoteurs de l’extension sont parvenus à s’emparer des terrains agricoles qui bordent le parc, à l’est, rachetés un à un à des propriétaires satisfaits de leur plus-value — ou simplement préemptés, sous prétexte d’utilité publique.

Cette conquête du rentable sur l’inutile exigera de défricher une partie du bois qui entoure le plan d’eau de Barouchat, de bétonner une dizaine de champs et de raser six hectares de noyers.

En tout, les plans du SISARC prévoient d’artificialiser 35 hectares en deux phases, afin de proposer à des acquéreurs hypothétiques ou cachés « des parcelles de 1,3 à 4 hectares » et « des bâtiments de 5 000 à 16 000 m2 », selon une offre foncière ‘clef en main’ de plus en plus courante. 

Fin mai, des marchés de travaux ont été notifiés aux entreprises de génie civil. Le début du chantier est imminent. Phase une ou phase deux, qu’importe, les constructeurs comptent créer, d’emblée, tous les « aménagements paysagers » (accès, voiries, espaces verts) et décaisser…

La suite est à lire sur: lareleveetlapeste.fr
Auteur: Augustin Langlade