Scandale des eaux en bouteille : Roland Lescure « estomaqué » que Nestlé ait pu « tromper ainsi les consommateurs »

Après avoir entendu, sans grand succès, plusieurs dirigeants de Nestlé Waters, la commission d’enquête sur les pratiques des industriels de l’eau en bouteille s’attelle à l’audition de ministres. Dans cette affaire, où le géant mondial de l’eau en bouteille (Perrier, Vittel, Contrex, Hépar) est accusé d’avoir commercialisé de l’eau étiquetée « minérale naturelle » malgré des traitements illégaux, l’exécutif occupe en effet une place particulière, qui a même amené certains sénateurs à dénoncer un « scandale d’Etat ».

Selon les révélations du Monde et de Radio France, confirmées par les documents aux mains des sénateurs de la commission d’enquête, Nestlé Waters a sollicité les cabinets du ministère de l’Industrie et de la Santé, mais aussi Matignon et l’Elysée, pour demander une adaptation de la réglementation en vigueur.

« Nous sommes dans un état de flottement sur la réglementation »

Depuis 2001, un avis de l’Anses autorise la filtration des eaux minérales, mais avec un filtre d’une taille spécifique de 0,8 micron. En dessous de ce seuil, la filtration pourrait s’apparenter à une désinfection. Or, dans ses usines du Gard (Perrier) et des Vosges (Contrex, Vittel, Hépar), Nestlé utilise des filtres plus petits, à 0,2 micron. Après plusieurs échanges avec Nestlé, la pratique est autorisée par les ministères de la Santé et de l’Industrie, sous la houlette de Matignon, à la suite d’une…

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Auteur: Rose-Amélie Bécel